Le président Fritch à sa majorité: « L’ennemi sournois d’un parti, c’est la division »
En introduction aux débats budgétaires qui se déroulent toute la journée de jeudi à l’assemblée de la Polynésie française, le président Edouard Fritch a ouvert une « parenthèse » s’agissant de la récente défection de la représentante-député Nicole Sanquer qui siège désormais parmi les non-inscrits.
Le chef de l’exécutif local n’a pas vraiment commenté le fait « qu’une d’entre-nous a quitté la majorité pour des raisons que je considère comme dérisoires ». Néanmoins, il a souhaité adresser un message à sa majorité dont le nombre d’élus dans l’hémicycle passe de 40 à 39.
« L’ennemi sournois d’un parti, c’est la division. Cette division peut naître de l’intérieur du parti et/ou être la conséquence de tentatives menées de l’extérieur par nos adversaires politiques » a commencé par déclarer Edouard Fritch.
Et de poursuivre: « Vous savez, chaque jour ou presque, je fais mon examen de conscience. Je me pose d’une façon récurrente la même question : ai-je pris la bonne décision pour l’intérêt général et conformément aux valeurs du parti que je dirige ? En effet, lorsque l’on est tourné vers l’intérêt général, toutes les autres raisons ou motifs d’insatisfaction éventuelle relèvent de la futilité ou de l’égoïsme ou tout simplement de l’égocentrisme, ce que j’appelle le syndrome du « pito ».
Le président a également insisté sur les fondements de cette famille politique qu’est le Tapura huiraatira, à savoir: « sur la base de la confiance qui s’appuie sur la responsabilisation, une liberté qui s’appuie sur la responsabilité et une gouvernance qui privilégie la concertation et la collégialité sur les dossiers essentiels. Cependant, liberté, confiance, responsabilisation et concertation ne signifient pas anarchie et individualisme. Certains d’entre vous n’ont pris que la liberté et pas la responsabilité qui va nécessairement avec. Les droits s’accompagnent toujours de devoirs et d’obligations ».
A propos du projet de budget du Pays pour l’année 2020, il s’agit du « deuxième de la mandature préparé par notre gouvernement, avec le soutien d’une large majorité issue des urnes qui lui confère une légitimité en tout point incontestable. Seulement, les vérités d’hier ne sont pas forcément celles d’aujourd’hui, ce qu’il n’est pas rare de constater en politique. Les amis d’hier peuvent se métamorphoser en d’inconsolables adversaires le lendemain même », a poursuivi Edouard Fritch.
Avant de conclure concernant le départ de Nicole Sanquer: « Entre la voix du cœur et celle de la raison, j’ai choisi la dernière par souci de clarté. J’estime qu’on ne peut pas être dedans et dehors à la fois. On me dit que la désobéissance civile n’est pas l’ennemie de la démocratie ; c’est l’obéissance servile qui est la plus à craindre. A ceux- là, je leur réponds qu’un mouvement politique n’est audible que s’il ne parle que d’une seule voix et même voix. »
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