21 novembre 2024

Edouard Fritch aux responsables des structures publiques: « Notre majorité sera une majorité de travail »

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Le président de la Polynésie française, Edouard Fritch, a réuni les responsable des structures publiques du Pays afin de leur adresser au nom du gouvernement ses voeux pour 2019. Voici l’allocution prononcée.

Chers amis,

C’est un plaisir pour moi de vous accueillir ici, aujourd’hui, pour cette traditionnelle cérémonie des vœux.

Un changement d’année est toujours un moment particulier pour prendre du recul, dresser un bilan de l’année écoulée, faire le point sur les difficultés rencontrées, sur les leçons apprises et les nouveaux objectifs que nous nous fixons pour l’avenir de notre Pays.

Je pense que personne ne me contredira si j’affirme que nous avons connu une année 2018 riche et bien remplie. Elle s’est traduite par un programme de travail chargé pour vous, tout comme pour les membres de mon gouvernement et leurs équipes.

Pour notre collectivité, le fait saillant de cette année 2018 aura indéniablement été le démarrage d’une nouvelle mandature.

En nous accordant sa confiance, la population a massivement marqué son accord pour que nous poursuivions l’œuvre de redressement engagée pour une Polynésie plus forte, plus préservée, plus prospère et plus solidaire.

Il convient également d’ajouter, qu’à mon sens, si nous avons réussi à gagner à nouveau la confiance des Polynésiens, après la décennie de désastres économiques, sociaux et politiques, c’est parce que notre gouvernement a introduit, dès 2014, de l’humilité et de la modestie dans sa gouvernance et ses relations avec les Polynésiens, l’Etat et nos voisins du Pacifique.

La confiance est aussi le fruit d’une attitude ; la nôtre, celle de la classe politique et la vôtre, celle qui doit être au service de tous les habitants de ce pays.

C’est la marque d’une attente forte de nos concitoyens pour que nous poursuivions les efforts engagés et les réformes.

Il était en conséquence de mon devoir et du devoir de tout le gouvernement d’honorer la confiance des électeurs en achevant le travail initié lors de la précédente mandature et en assurant la mise en œuvre du programme pour lequel nous avons été élus.

2018, est également une année qui vient confirmer l’amélioration de notre situation économique.

L’indicateur du climat des affaires a encore gagné 2,9 points au deuxième trimestre 2018, pour se situer à 111,1 points, soit toujours au-dessus de sa moyenne de longue période.

La progression de l’emploi salarié, tout comme de l’emploi non salarié, s’est intensifiée. Les ménages ont continué de soutenir l’investissement et les prêts à l’immobilier ont progressé de 17,2%. Globalement, l’amélioration continue des chiffres d’affaires, tous secteurs confondus, a profité à l’emploi et, surtout, aux ménages dont le pouvoir d’achat a bien évolué, grâce à une inflation maîtrisée et à une masse salariale en hausse.

La relance de notre économie nous aura permis de disposer de moyens d’intervention accrus, de rétablir la confiance et de retrouver le chemin d’une croissance durable.

Le développement du tourisme et la croissance du nombre de nos visiteurs s’est consolidée avec le tourisme de croisières, l’arrivée de nouvelles compagnies aériennes, la mobilisation de notre compagnie dans le renouvellement de sa flotte. Au-delà des grands projets et de l’avancée des démarches pour concrétiser le Village Tahitien et le projet de ferme aquacole de Hao, de nombreux projets hôteliers et immobiliers sont en route. C’est un signe qui ne trompe pas !

Natitua, le câble desservant les archipels des îles Tuamotu et des Marquises est opérationnel, il constitue un acte majeur pour le développement économique de tout le Pays, en ce compris  nos archipels éloignés.

2018, c’est encore la poursuite du redressement de la situation financière et budgétaire du Pays, de l’engagement des réformes structurelles dont celle de la réforme des finances publiques et des retraites.

L’augmentation par la société Moody’s de la note de la Polynésie française de Baa1 à A3, la plus haute mention qui nous ait jamais été attribuée, est là pour en témoigner. Ce résultat est le fruit d’un travail collectif, des efforts et de la mobilisation de chacun d’entre nous.

Notre engagement exemplaire aura permis le retour d’une crédibilité et d’une visibilité encore plus forte ainsi qu’une écoute attentive à Paris.

J’entends bien que cette embellie bénéficie aussi aux agents de notre administration, moyennant une revalorisation du point d’indice qui sera actée courant 2019.

Si les efforts nourris auxquels nous nous sommes astreints, produisent leurs premiers effets positifs sur le plan économique, nous ne saurions en rester là. La dynamique de prospérité dans laquelle notre pays est engagé, doit se poursuivre.

Je l’ai déjà dit pendant la campagne et lors la présentation de mon gouvernement : notre majorité sera une majorité de travail.

Mon but est d’améliorer le bien-être quotidien de nos concitoyens, notamment les plus vulnérables ; de permettre à chacun de se faire sa place dans notre société. Ce but doit aussi être ou devenir le vôtre, quel que soit le secteur dans lequel vous intervenez. Il vous appartient de faire adhérer vos équipes à cette démarche et de les mobiliser sur cette priorité.

La modernisation de notre société, qui constitue le second axe de notre programme et orientation politique forte, participe pleinement à cet objectif.

La sphère administrative, services administratifs, établissements publics et sociétés ou autres entités assurant une mission de service public, que vous représentez ici ce matin, forment, avec le gouvernement, des acteurs majeurs de cette indispensable transformation.

Vous, comme vos équipes, devez-vous attacher à atteindre ces objectifs et les engagements pris devant nos concitoyens. Ils nous ont accordé leur confiance, nous ne pouvons les décevoir.

Si j’ai confié cette mission à notre ministre en charge de la modernisation, en qui j’ai toute confiance pour mener ces chantiers à bien, elle ne peut être seule à les mettre en œuvre.

Vous devez vous mobiliser fortement sur ces chantiers et mobiliser vos équipes. Je sais que je répète tous les ans ces propos, mais la pratique révèle que certains d’entre vous ne les ont pas encore bien entendus. Ces attitudes doivent changer dans l’intérêt de tous.

Je vous demande des résultats concrets pour un meilleur accueil, un meilleur service à l’usager, une administration plus simple, plus accessible et  plus bienveillante.

Je veux être fier de mon administration. Je le dit avec force et sincérité.

Je le serai lorsque, dans mes déplacements dans les archipels, je n’entendrai plus les reproches réguliers du syndrome du « citoyen ping-pong » qui se fait ballotter de bureau en bureau et qui a le sentiment d’avoir payé un billet d’avion et des frais de séjour à Papeete pour rien. Ce sera mon thermomètre de satisfaction des usagers à l’égard de leur administration. Là, je vous parle de notre comportement vis-à-vis de nos concitoyens des plus modestes.

Mais, il y aussi notre attention vis-à-vis des autres, ceux que j’appelle les « investisseurs solidaires », c’est-à-dire ceux qui par leur investissement, viennent créer un emploi pour l’un d’entre nous ; en d’autres termes, ceux qui rendent de la dignité à des familles qui n’ont pas notre chance et qui vivent dans la grande souffrance, à cause de ce cancer qui nous mine tous, appelé le chômage. Il nous faut également accorder une attention prioritaire à ces investisseurs.

Je désire tant, comme un rêve accessible, que le regard de nos compatriotes envers notre administration soit un regard de satisfaction et d’éloges. Je désire tant qu’il y ait un jour un regard unanime de fierté des Polynésiens envers leurs fonctionnaires, c’est-à-dire leurs serviteurs.

Mon vœu est que l’administration polynésienne soit une administration de développement et non une administration de frein, comme cela peut être parfois perçu, au travers des aides économiques ou sociales, des autorisations administratives ou des permis accordés par notre administration.

J’ose croire que nous devenions également aux côtés du secteur privé, des acteurs du progrès. Vous en êtes parfaitement capables. Intérêt général, probité, compétence, efficacité, dévouement, implication, sont des attributs parfaitement endossables par toute personne de bonne volonté. Comme je crois en ce pays, je crois en son administration et à sa capacité d’évoluer dans le bon sens.

Sur l’année écoulée, je retiens trois faits majeurs pour la modernisation de notre administration : la mise en œuvre d’un nouveau code des marchés publics, le lancement de la démarche des projets de performance intersectoriels et la finalisation du chantier de la dématérialisation des actes des autorités administratives.

Je tiens également à saluer le succès de la première nuit du droit. Sa forte fréquentation est révélatrice de l’intérêt marqué d’une partie de nos concitoyens pour la construction de l’action publique et la justice. Cette mobilisation, curiosité ou démarche citoyenne, vient confirmer, si besoin était, une attente, une volonté de comprendre le processus de fonctionnement des institutions, de passer derrière la vitrine, pour autant qu’il soit proposé une accessibilité adaptée. Ceci doit forcément nous interpeller.

Pour en revenir à l’entrée en vigueur du nouveau code des marchés publics, sa mise en œuvre ne s’est pas faite sans mal. Je sais qu’elle n’a pas toujours été bien vécue tant dans les administrations que par les fournisseurs. Les choses se mettent néanmoins en place progressivement et les premiers retours d’expérience vont permettre d’améliorer notre efficacité en matière d’achat public.

Cette réforme, portée par le secrétaire général du gouvernement, était pourtant nécessaire et a d’ores et déjà permis des économies importantes.

Si elle n’a pas bouleversé les modalités en matière de marchés formalisés, elle a instauré de nouvelles pratiques pour des achats publics plus performants. Vous aurez en effet noté que son enjeu majeur réside dans la nécessité liminaire de mieux définir vos besoins et de les anticiper, dès lors que ce process garantit la bonne compréhension et la bonne exécution du marché public, de son objet et de ses caractéristiques. En permettant par ailleurs une estimation fiable du montant du marché public, il est clef d’un achat réussi.

Cette réforme souscrit aussi à une volonté d’élargir le potentiel de fournisseurs et de faciliter l’accès aux petites entreprises tout en offrant un cadre propice à disposer de la meilleure proposition.

Certes, l’accompagnement de ces nouvelles pratiques doit être renforcé. Des projets en ce sens devraient voir le jour cette année. Il reste aussi à finaliser l’ensemble des marchés coordonnés.

Pour le bon fonctionnement de ceux-ci, il appartient à chacun d’entre vous de formaliser ses pratiques actuelles, mais également de préciser et de rationaliser ses achats, enfin de partager cette information.

Les difficultés constatées dans ces retours sont là encore révélateur du fonctionnement cloisonné de notre administration qui constitue assurément un handicap majeur à la performance attendue de vos services ou établissements. N’oubliez pas que si vous êtes 48 services administratifs, vous ne faites qu’un au sein de la collectivité Polynésie française.

Les usagers et les décideurs le dénoncent régulièrement depuis de nombreuses années, certains d’entre vous s’en plaignent régulièrement, d’autres insistent sur la transversalité comme axe de réussite de leur politique sectorielle. Mais, au-delà de ces déclarations, il ne se passe quasiment rien !

Prenant le problème à bras le corps, la ministre en charge de la modernisation nous a proposé une démarche et un outil : les projets de performance intersectoriels ou PPI. Cette démarche, le gouvernement l’a validée et la soutient. Son animation a été confiée à la direction de la modernisation et des réformes de l’administration.

Les premiers résultats ont, sans surprise, confirmé le fonctionnement autocentré de nombre d’entités publiques et une méconnaissance certaine des besoins et des attentes de leurs usagers ou de leurs partenaires. On ne peut malheureusement qu’y voir que l’un des effets du cloisonnement et d’une priorité qui n’est pas centrée sur l’usager.

Il reste que les premiers retours montrent toute l’importance de cette démarche et je sais que celles et ceux qui se sont impliqués dans la première étape, ont majoritairement pris toute la mesure de son intérêt.

La phase de diagnostic est close. Il s’agit à présent de bâtir une vision et une démarche opérationnelle déclinée en propositions d’objectifs opérationnels de performance de l’Administration et de plans d’actions transversaux.

Je compte sur votre mobilisation pleine et entière pour cette étape.

La transformation de notre administration est sans doute mobilisatrice d’énergie. Mais il nous faut rattraper le retard pris et une fois cet effort garanti, vous serez les premiers à vous en féliciter.

En modifiant en profondeur la gestion publique, cette réforme autorisera, en effet, un saut qualitatif qui se révèlera des plus gratifiants, grâce à un fonctionnement de votre organisation optimisé et connecté pour le bénéfice pour tous. Les usagers, les agents, la Polynésie française : tout le monde y gagne. J’en appelle à votre sens des responsabilités pour relever les défis de la modernité et asseoir les fondations de l’administration du XXIème siècle.

Le développement numérique de vos organisations, en tant que facteur de transformation et de simplification du travail, garant d’une efficacité et d’une efficience accrue de notre administration, ménagera, ce faisant, des temps plus qualitatifs dédiés à la relation ou à la réflexion.

Mais la transformation de notre administration, ne saurait s’arrêter à des démarches dématérialisées, des téléservices ou des systèmes d’information performants. Nous devons en effet nous garder de confondre l’outil avec la main qui le tient, et l’esprit qui le guide. C’est pourquoi, toutes ces évolutions demeureraient imparfaites si nous ne nous attachions pas à revoir l’organisation, les pratiques professionnelles et les modes de management.

Vous avez eu l’opportunité en 2018, avec la venue en Polynésie d’une équipe de l’école nationale d’administration, de découvrir et d’expérimenter l’innovation publique dans ses approches des usagers et en termes de management.

Il s’agit, très concrètement, d’impulser une démarche d’innovation publique en Polynésie et de la concrétiser pour accompagner les transformations en cours ou à venir.

2019 sera l’occasion de découvrir les démarches innovantes déployées dans vos organisations et de vous voir concourir pour le prix de l’innovation en octobre prochain. Préparez-vous !

Et parce que l’intégration dans notre environnement océanien se renforce, cela nous conduira à nous impliquer dans les objectifs de développement durables et la démarche de l’agenda 2030. Mais nous aurons l’occasion d’en reparler.

L’année à venir promet déjà d’être bien remplie et gageons que les nombreux projets en cours dans vos organisations se concrétiseront.

Le souffle de la réforme doit impérativement se poursuivre en 2019 et je m’assurerai que le cap soit tenu.

Je compte sur votre sens du service public pour répondre aux défis encore nombreux qui ne sauraient être relevés sans vous.

L’année 2019, sera une année chargée de grands rendez-vous.

Ainsi, en février 2019, nous accueillerons la réunion de l’OCTA qui va rassembler les chefs des 25 Pays et Territoires d’Outremer associés à l’Europe. Ce sera l’occasion de nous poser la question de nos relations contractuelles avec l’Europe et avec ses représentations installées dans le pacifique et à Bruxelles.

En 2019, nous attendons la visite de plusieurs ministres du gouvernement national, en particulier ceux avec qui nous travaillons sous convention.

2019, sera également celle des Jeux du Pacifique, moment important pour notre élite et jeunesse sportive qui se prépare d’ores et déjà à participer dignement à cette grande compétition du Pacifique.

2019 verra également la visite du Président de la République. Ce sera un moment important pour nous de dévoiler nos projets structurants, en vue d’un soutien et d’un partenariat plus importants.

2019, ce sera également les élections européennes. Je suis conscient que c’est une élection peu mobilisatrice, mais nous en sommes concernés.

2019, ce sera également l’année pour notre compagnie internationale de finaliser sa mutation vers les Dreamliners et donc ce sera une année de challenges touristiques.

Il y a bien d’autres sujets et projets qui seront lancés en 2019, dans les domaines culturels, environnementaux, numériques, économiques, etc…. Je ne vais pas allonger votre attention, mais sachez que l’année 2019, sera à nouveau une année dynamique remplie de progrès et de solidarité.

Aussi, voudrais-je vous remercier pour votre implication et vous présenter, ainsi qu’à l’ensemble des agents œuvrant sous votre autorité, mes vœux les plus chaleureux.

Que 2019 nous apporte toute l’énergie voulue pour que nous puissions donner corps à nos engagements visant à doter notre pays d’un service public moderne, performant et humain, pour une Polynésie française prospère où il fait bien vivre pour tout le monde.

Au-delà, ma pensée va aussi vers ceux et celles qui nous soutiennent dans notre vie quotidienne. Je pense tout naturellement à nos familles. Quand la famille va, tout va. Je vous demande de leur transmettre mes vœux d’une très belle année 2019. Qu’elles puissent par leur patience et leur compréhension, partager avec vous les meilleurs moments de votre vie professionnelle.

Bonne et heureuse année à toutes et à tous !

 

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