Municipales à Paris: LREM battue d’avance
Marlène Schiappa, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, numéro deux sur la liste de La République en marche dans le 14e arrondissement, était interrogée sur France Inter jeudi 21 mai, pour savoir si Agnès Buzyn serait bien le 28 juin tête de liste de la majorité pour le second tour des élections municipales.
« Je n’ai pas d’informations à cet égard, je suis dans l’incapacité de vous répondre« , a-t-elle répondu.
Il y a quelques jours, Stanislas Guérini, le patron de La République en marche, avait pourtant affirmé que la candidature d’Angnès Buzyn n’était « absolument pas remise en cause. Elle est et elle restera notre candidate à Paris.«
Mais depuis son interview, Marlène Schiappa n’a pas été « recadrée ». L’équipe de campagne d’Agnès Buzyn reste silencieuse et cette fois, Stanislas Guérini est lui aussi muet. Un élu parisien décrypte : « S’il n’y avait pas un doute, Marlène Schiappa se serait fait ‘avoiner’.«
Absence médiatique
Il est vrai que depuis le 17 mars, date de son interview au Monde où Agnès Buzyn expliquait, sous la forme d’une confession, que la campagne du premier tour en pleine épidémie avait été « une mascarade« , l’ancienne ministre de la Santé a quasiment disparu. À l’inverse, Anne Hidalgo, en tant que maire de Paris et candidate PS, et Rachida Dati, comme maire LR du 7e arrondissement, ont été très présentes dans les médias durant le confinement.
Les proches d’Agnès Buzyn assurent pourtant qu’elle sera bien au rendez-vous le 28 juin. Pour Sylvain Maillard, député de La République en marche de Paris, « elle était tête de liste au premier tour, elle a fait une bonne campagne. Il n’y a donc pas l’ombre d’un doute qu’elle mène le combat au second tour.«
Agnès Buzyn a retrouvé son fighting spirit, elle retournera sur le ring médiatique dès que le calendrier de l’élection sera officiel.
Dans l’entourage d’Agnès Buzyn, on veut croire aujourd’hui à sa prochaine contre-offensive politique, grâce à une première interview-vérité, « où elle relatera son expérience de médecin à l’hôpital de Percy durant le confinement, où elle reviendra sur les attaques dont elle a fait l’objet et où elle soulignera qu’il doit exister un espace politique entre Anne Hidalgo et Rachida Dati« . Bref, on veut croire que le potentiel électoral d’Agnès Buzyn n’a pas disparu.
Il n’en reste pas moins que certains de ses soutiens, en particulier au sein du gouvernement, comme Marlène Schiappa ou Agnès Pannier-Runacher, qui était sur la liste de La République en marche dans le 16e arrondissement, ont pris leurs distances. « La secrétaire d’État [auprès du ministre de l’Economie] s’est exclusivement consacrée à la lutte contre l’épidémie« , précise-t-on à Bercy. L’un des stratèges de la majorité, qui avait pourtant poussé la candidature d’Agnès Buzyn, juge aujourd’hui qu’il « n’y a plus d’enjeux« . Autrement dit, Agnès Buzyn, arrivée en troisième position le 15 mars, ne pourra plus inverser le cours électoral et limiter la déroute de la majorité. Pour l’un des piliers de la campagne, en prenant la décision d’un second tour le 28 juin, « le gouvernement a fait une croix sur le scrutin dans les grandes villes », compte tenu d’une campagne réduite au minimum.
Le calendrier n’est pas très favorable
Même si le retour d’Agnès Buzyn est quand même attendu par ses proches, une séquence très difficile débutera dès la semaine prochaine : celle de la composition des listes, des éventuelles fusions, de la question d’un rapprochement avec Cédric Villani ou avec Rachida Dati. Un dirigeant de la majorité parisienne constate que « rien n’a été préparé, aucune question politique n’est tranchée. Avec le risque évident que La République en marche ait des positions divergentes et contradictoires selon les arrondissements. » Et donc l’éclatement de la majorité, d’ici le 2 juin, date du dépôt des listes. Ensuite, la mise sur les rails, fin juin, de la commission d’enquête du Sénat sur la crise du Covid-19 aura nécessairement des répercussions sur la campagne d’Agnès Buzyn.
De toute façon, constate un membre de l’exécutif, « il n’y a pas de solution. Agnès Buzyn, c’est l’assurance de perdre mais compte tenu des délais très courts, personne n’a plus envie aujourd’hui de remplacer la remplaçante. »
Source: France Infos – Yahoo actualités