L’Eglise protestante veut « suspendre l’affectation des fonctionnaires pendant un an »
Dans une lettre ouverte adressée au haut-commissaire, Dominique Sorain, et au président du Pays, Edouard Fritch, l’Eglise protestante maohi par la voix de son président, François Pihaatae, livre une analyse, plutôt virulente, de la gestion de l’épidémie de Covid-19.
« Nous souhaitons exposer notre mécontentement et notre désapprobation de cette décision de déconfinement total », souligne en premier lieu le leader des protestants polynésiens car, à l’en croire, « c’est le meilleur moyen de permettre la propagation de ce virus ».
M. Pihaatae a dans son collimateur les « 1500 personnes » attendues ces jours-ci car affectées par l’Etat dans nos îles. Aussi, « l’Eglise demande à la France de suspendre l’affectation en Polynésie française de ses fonctionnaires pendant un an et de permettre que ces postes soient tenus par des Polynésiens ». Et dire que c’est lui qui parle de décision « insensée »…
Si l’on pouvait intégrer la Fonction publique du Pays comme de l’Etat, sans concours, et surtout, au seul motif que « beaucoup d’étudiants reviennent de leurs études sans perspective d’emplois », ça se saurait !
De la même manière, M. Pihaatae fustige « certains d’entre nous qui s’en revenaient de leurs pérégrinations à l’étranger », accusés aujourd’hui d’avoir introduit le Covid-19 en Polynésie française. Au mépris de la libre circulation des biens et des personnes en vigueur dans les pays démocratiques.
Enfin, le président de l’Eglise protestante maohi a quand même une très petite pensée pour celles et ceux qui se retrouvent au chômage, consécutivement à la fermeture de leurs entreprises fortement impactées par l’arrêt de toute activité durant près de deux mois. Ce qui ne l’empêche pas d’interpeller les autorités compétentes « sur la course à l’argent qui risque de mener à la mort notre peuple ». Mais qu’importe pour M. Pihaatae puisque « nous avons notre Dieu ».