Le côté obscur de Moorea
La quasi absence d’éclairage public dans une île qui se veut touristique est un non sens économique.
Magnifique, authentique, touristique…Moorea l’est assurément! Les résidents du fenua apprécient le côté « dépaysant » de l’île soeur et l’ont encore prouvé au cours de ce long week-end de Pâques en venant nombreux se détendre à la plus grande joie des professionnels de l’hôtellerie.
Pour autant, le côté « exotique » ne doit pas se faire au détriment de la sécurité des biens et des personnes…et de la communauté toute entière.
Depuis plusieurs années déjà, le Pays a investi beaucoup d’argent pour rénover la route de ceinture. A certains endroits de l’île soeur, au niveau du golf de Temae ou encore à Haapiti, la zone la plus fréquentée, des lampadaires ont même été installés à grand frais. En vain. Ils sont en partie éteints ou défectueux car fonctionnant par intermittence. Au début des années 2000, le Tavini huiraatira conduit à l’époque par Tamara Bopp-Dupont, aujourd’hui disparue, s’était battue pour la disparition des lampadaires, les jugeant pas assez « maohi »…
Chaque année, les pouvoirs publics et en premier lieu, le représentant de l’Etat, tirent le bilan – souvent trop lourd en perte de vies humaines -de l’insécurité routière en Polynésie française mais il serait grand temps d’en rechercher les causes profondes et d’appeler les tavana à leurs responsabilités.
Moorea a récemment défrayé la chronique, au travers la persistance de certaines pratiques scandaleuses d’élus municipaux peu enclins à s’acquitter de leurs factures personnelles d’eau et de déchets ménagers. Il est plus que temps d’abandonner le côté obscur pour, une fois la crise sanitaire passée, donner le véritable éclairage qui convient à l’île soeur.