Appel aux « bonnes volontés » pour « dépasser notre passé nucléaire »
Dans une réponse à la question orale posée ce jeudi matin à l’assemblée de la Polynésie française par la présidente du groupe Tapura huiraatira (parti majoritaire), le président du Pays, Edouard Fritch, a tracé les contours de la « table ronde de haut-niveau sur le nucléaire » programmée à Paris à la fin du mois de juin.
En liminaire, le chef de l’exécutif local a indiqué que cette proposition faite par le président de la République, Emmanuel Macron, « découle de ma propre demande ». Elle vise à apaiser, une bonne fois pour toutes, les tensions sur ce sujet depuis plusieurs décennies.
Car, de l’aveu même d’Edouard Fritch, il y a en la matière un besoin de « vérité et de justice ». Voire un « devoir d’accompagnement » par l’Etat en vue de réparer les dommages (sanitaires, économiques, environnementaux) causés par trente années d’expérimentations nucléaires françaises à Moruroa et Fangataufa (atoll des Tuamotu).
Pour l’heure, aucune date précise n’a encore été arrêtée mais ces échanges devraient être organisées sur deux journées, « autour du 20 juin » croit savoir le président.
Cette table ronde « n’est pas une fin en soi mais une étape historique« , a ensuite déclaré le président Fritch, dans l’espoir de « dépasser notre passé nucléaire » et ainsi « enlever ce cailloux de la chaussure ».
Dans son intervention prononcée devant la représentation territoriale, le chef du gouvernement en a profité pour lancer un appel « aux bonnes volontés » qui, de près ou de loin, ont quelque chose à dire et/ou à proposer sur cette question nucléaire. Qu’ils soient représentants d’associations, élus, maires, chercheurs, parlementaires…
Au total, il forme le voeu de pouvoir conduire une délégation d’une vingtaine de personnes, tout en sachant que « certains ont déjà annoncé vouloir pratiquer la politique de la chaise vide ».
Une réunion préparatoire est prévue dès ce lundi, en présence du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, afin de bâtir un cahier de doléances. Car il importe plus que tout, aux yeux d’Edouard Fritch, que « les Polynésiens aillent unis à Paris » et « parlent d’une même voix ».