Haïti s’embrase sur fond de corruption
Quatre personnes au moins ont été tuées depuis le début des manifestations contre le coût de la vie et les soupçons de détournement de fonds qui pèsent sur le président Jovenel Moïse.
Une série de manifestations contre la vie chère et la corruption déstabilise Haïti depuis le 7 février. Il s’agit de la troisième vague de protestations en quatre mois, mais les soupçons pesant sur la corruption du président Jovenel Moïse lui donnent un caractère inédit. Depuis fin janvier, l’opinion publique haïtienne est agitée par la publication d’un rapport de la Cour supérieure des comptes pointant du doigt de possibles détournements de fonds au plus haut sommet de l’État.
Ce document accuse une quinzaine d’anciens ministres et de hauts fonctionnaires d’avoir détourné des crédits d’aide au développement accordés depuis 2008 par le Venezuela. L’une des entreprises du président se serait notamment approprié des fonds destinés à financer un projet de construction de route.
Ces soupçons ont renforcé la colère contre Jovenel Moïse, qui s’était fait élire en 2016 en promettant «à manger dans toutes les assiettes et de l’argent dans les poches.» Un engagement loin d’être tenu: le pays subit depuis deux ans une inflation de plus de 15% et un affaiblissement de sa devise minant le pouvoir d’achat. 60% de sa population vit avec moins deux dollars par jour.
L’«homme banane»
Homme d’affaires de 50 ans d’origine modeste, Jovenel Moïse a touché à de nombreux secteurs essentiels au développement de l’État le plus pauvre des Caraïbes: eau, agriculture et électricité. Il possède notamment la plus grande bananeraie biologique du pays, ce qui lui valut durant la campagne électorale de 2016 le surnom de «Nèg Bannan nan», soit «l’homme-banane» en créole.
Novice en politique, Jovenel Moïse a été choisi en 2016 par l’ancien président Michel Martelly pour lui succéder. Il doit son ascension au soutien de son mentor et du milieu des (…) Lire la suite sur Figaro.fr
Source: Yahoo actualités