Renault contraint de se séparer de Lada à grands frais
Renault négocie la cession de ses 68% dans le premier constructeur russe Avtovaz (Lada). Pour un euro symbolique ?
Renault, qui a investi plus de 1,7 milliard d’euros dans Avtovaz, a tout à perdre. Pis: un constructeur chinois « ami » pourrait s’en emparer à terme.! C’est pourtant ce qui risque de se passer… 2,2 milliards de provisions seront passées chez Renault à la fin du premier trimestre.
La pression politique de l’Etat français est trop forte. Son conseil d’administration, réuni le 23 mars, affirme que les activités de l’usine Renault de Moscou sont « suspendues sine die ». Mais c’est surtout le sort du premier constructeur auto russe Avtovaz (marque Lada) contrôlé par Renault qui est sur la sellette. Et ça, c’est le plus grave. Car Avtovaz est le premier constructeur auto russe, de très loin !
Le conseil d’administration de Renault affirme qu’il « évalue les options possibles concernant sa participation » de 68%. Les 32% restants d’Avtovaz sont d’ailleurs aujourd’hui la propriété de Rostec, l’agence gérant les participations de l’Etat russe, notamment dans les hélicoptères et l’armement! Ce partenaire historique de Renault sur place est dirigé par l’oligarque Sergueï Tchemezov, un ancien du KGB très lié au président russe. Des « discussions ont lieu actuellement », assure une source interne.
Ca, c’est ce qui est communiqué officiellement. Mais pour celui qui a investi plus de 1,7 milliard d’euros dans Avtovaz depuis sa première prise de participation en 2008, risque en fait de tout perdre. On ne voit pas qui pourrait racheter en effet un tel colosse alors que les transactions avec la Russie sont interrompues. Renault va d’ailleurs passer, à la fin du premier trimestre, une provision de… 2,2 milliards d’euros dans ses comptes ! Quel est le danger ? » De céder pour un euro symbolique ou presque l’entreprise à l’Etat russe, qui pourrait ensuite appeler un constructeur chinois ami à la rescousse », décrypte une source industrielle.
Le ministère de l’Industrie à Moscou annonce d’ailleurs dans un communiqué qu’il « aidera Avtovaz à utiliser ses capacités industrielles, réaliser des modifications sur ses modèles et accélérer la substitution des pièces importées ». Chez Renault, la consternation règne.
Source: Yahoo actualités