Les délais de paiement des entreprises « relativement proches » de ceux constatés en métropole
En 2020, les délais de paiement des entreprises polynésiennes s’établissent en moyenne à quarante-trois jours de chiffre d’affaires pour les délais clients et à cinquante-quatre jours d’achats pour les délais
fournisseurs.
Ces délais sont inférieurs au délai maximal autorisé de soixante jours et relativement proches des moyennes constatées dans l’Hexagone (43 jours de délais clients et 49 jours de délais fournisseurs).
En dépit des pertes de revenus occasionnées par les mesures de restriction liées à la situation sanitaire, les comportements de paiement ne se sont pas dégradés en 2020. Au contraire, le solde du crédit
inter-entreprises a diminué de 1,2 jour, à la faveur d’une réduction plus marquée des délais clients (-1,9 jour) que des délais fournisseurs (-1 jour). Cette amélioration des conditions de paiement dans un contexte de crise économique a été favorisée par le déploiement de dispositifs de soutien publics inédits destinés à sauvegarder les emplois et à préserver la trésorerie des entreprises.
Le niveau des délais de paiement présente structurellement de fortes disparités d’un secteur à l’autre, celles-ci étant conditionnées par la nature de l’activité et par la typologie de la clientèle.
Les secteurs « construction », « transports et entreposage » et « services aux entreprises » (respectivement 9 %, 6 % et 12 % des entreprises polynésiennes étudiées en 2020) présentent les situations les plus
dégradées en termes de délais clients, respectivement 89, 72 et 71 jours de chiffre d’affaires en 2020. En revanche, les entreprises du secteur hébergement-restauration affichent le plus bas niveau de créances clients, représentant seulement 7 jours de chiffres d’affaires en 2020.
La taille semble également influencer la capacité d’une entreprise à négocier les délais de paiement avec ses fournisseurs. Les chiffres témoignent d’une position moins favorable pour les TPE, 47,5 jours contre
59,6 jours pour les PME et 53,9 jours pour les ETI, en 2020.
Les retards de paiement restent contenus malgré la crise : 28 % des entreprises subissent un retard de règlements en 2020 et 33 % d’entre elles règlent leurs fournisseurs tardivement.
Ces comportements pèsent sur la trésorerie des entreprises, alors contraintes de recourir à d’autres sources de financement, notamment bancaires.
À fin 2020, l’encours des crédits de trésorerie atteint 345 milliards de F CFP, soit une nette hausse de 34 % en un an, qui s’explique notamment par l’octroi massif de prêts garantis par l’État (PGE) en faveur des entreprises afin de soutenir leur trésorerie. Pour rappel, les PGE sont octroyés sous la forme d’un prêt de trésorerie d’une durée ne pouvant excéder 6 ans et bénéficient d’une garantie de l’État comprise entre 70 % et 90 % selon la taille de l’entreprise. Les banques conservent ainsi une part du risque associé.
Source: IEOM