23 novembre 2024

Le grand retour de la politique à Tarahoi

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On croyait les Législatives terminées! Apparemment, les représentants à l’assemblée de la Polynésie française ont déjà embrayé sur les Territoriales d’avril 2023…En voici un avant-goût, comme chacun a pu l’observer mardi matin, lors de l’avant dernière séance de la session administrative…

A priori, l’adoption du compte administratif 2021 du Pays aurait du passer comme une lettre à la Poste.

Malgré deux années budgétaires « hors-normes » comme les a qualifiées le ministre des Finances, Yvonnic Raffin, notre collectivité s’en sort pas si mal.

Certes, les réserves ont quelque peu fondu, la dette a enflé sous le poids des dépenses sanitaires nouvelles mais globalement, comparativement à la Nouvelle-Calédonie, la pirogue polynésienne semble tenir la mer avec une économie qui repart même plus vite que prévu.

Un constat qui n’est pas partagé, loin s’en faut, par une partie de l’opposition, au premier rang de laquelle figure désormais le groupe -reconstitué »- du A Here Ia Polynesia. Dans une mécanique savamment huilée, Felix Tokoragi, Jeff Salmon et Nuihau Laurey ont décoché les premières flèches empoisonnées, allant, pour le premier, jusqu’à traiter « d’hypocrites » les élus du groupe majoritaire. Il n’en fallait pas davantage pour provoquer la colère de Lana Tetuanui demandant à son collègue « un peu de respect ». En revanche, motus et bouche cousue dans les rangs du Tavini huiraatira où, à l’instar d’un Tony Géros toujours aussi technique dans ses interventions, on n’est pas mécontent de voir les autonomistes se « bouffer le foie » après la belle OPA menée sur les dernières Législatives.

Sur le fond, à présent, il y avait également beaucoup à dire par rapport aux assertions entendues dans l’hémicycle selon lesquelles « le budget est en déclin » ou pire, que « le financement du remboursement de la dette n’est pas assuré ». Même si les promoteurs d’une « troisième voie » reconnaissent implicitement que la crise du covid a grandement bouleversé la gestion des deniers publics…De là à parler « d’héritage catastrophique de cette mandature (2018-2023) », c’est sous-entendre quelque part que les jeux sont faits et que le taui revient au galop!

En défense, c’est donc le « grand argentier » qui s’est collé au jeu des réponses. Un brin énervé, il est vrai, tant la mauvaise foi des détracteurs commence à dépasser les limites.

La dette ? Parlons-en, quand on sait que les « Centristes » avaient suggéré un temps d’emprunter la bagatelle de 65 milliards de Fcfp. La dérogation à la règle d’or ? « On ne l’a pas choisi, on nous l’a proposée (ndlr: l’Etat)« , a rétorqué le ministre, somme toute bien content de pouvoir disposer en fonctionnement de crédits normalement dédiés à de l’investissement. Quant à affirmer que le remboursement de la dette n’est plus assurée, c’est faux! C’est d’ailleurs bien pour cela que le FIGD (Fonds d’investissement et de garantie de la dette) a été créé. Enfin, Yvonnic Raffin a longuement développé la problématique de la Protection sociale généralisée (PSG) dont le financement ne tient plus qu’à un fil. « Elle est déséquilibrée depuis des années », a expliqué le ministre mais à l’évidence les Politiques ont toujours regardé ailleurs. En somme, « je suis prêt à entendre les critiques mais il faut que vous disiez la vérité » a conclu M. Raffin. Ambiance qui n’est pas prête de retomber.

Vivement que les nouveaux députés obtiennent du président Macron à Paris les 100 milliards de Fcfp dus au titre de la prise en charge par la CPS des maladies radio-induites !

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