L’accueil à Toulon de l’Océan Viking divise la classe politique
La France a annoncé, ce jeudi 10 novembre, par la voix de son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin que le navire Ocean Viking serait accueilli vendredi 11 novembre dans le port militaire de Toulon. Cela faisait vingt jours que ce bateau de l’ONG SOS Méditerranée demandait l’accueil des autorités italiennes, en vain.
À peine cette décision connue, à l’occasion du compte rendu du conseil des ministres, des réactions politiques -attendues pour la plupart- se sont fait entendre. À gauche, certains saluent l’initiative, à l’image du député insoumis Thomas Portes, sans pour autant citer le ministre de l’Intérieur. « En accueillant l’Ocean Viking, la France fait vivre notre devise républicaine. À l’heure où les gouvernements racistes se félicitent de laisser crever des gens en mer, nous devons ne rien céder sur nos valeurs humanistes et d’accueil », a tweeté l’élu francilien.
« Enfin ! », s’est réjoui son collègue de la Nupes, Benjamin Lucas. Le député écologiste appelle à être « digne de nos valeurs et du courage de celles et ceux qui ont risqué leurs vies ». Et son collègue insoumis Antoine Léaument, député de l’Essonne, de renchérir : « Enfin la France prend la décision à la hauteur de ce qu’incarne son drapeau pour le monde : accueillir l’Ocean Viking. » Il conclut : « Il était temps. Ce n’est pas pour rien que notre devise contient le mot ’Fraternité’. »
À droite, le sentiment est inverse et les mots bien plus durs. En lice pour prendre la tête des Républicains, en fin d’année, Éric Ciotti a attaqué frontalement le gouvernement qu’il juge « complice des passeurs ». Le député des Alpes-Maritimes affirme qu’il « faut renvoyer les bateaux dans leur pays de provenance » et met en garde contre « un nouveau Lampedusa de l’Europe » en France.
À l’extrême droite, Marine Le Pen s’en prend directement à Emmanuel Macron qu’elle accuse de lancer « un signal dramatique de laxisme ». Selon l’ex-candidate à la présidentielle, « avec cette décision, il ne peut plus faire croire à personne qu’il souhaite mettre fin à l’immigration massive et anarchique ». Autre ancien candidat d’extrême droite à la présidentielle, Éric Zemmour, a lui aussi dénoncé un « signal aux passeurs ». « C’est irresponsable, immoral et contraire à la volonté populaire et même à l’humanisme qui devrait dissuader à tout prix ces traversées », a-t-il tweeté.