21 novembre 2024

Quarante-cinq représentants à l’APF en faveur d’un moratoire sur l’exploitation des grands fonds marins

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Kokod Point, Ringgold Isles Archipelago, Pacific Ocean, Fiji Islands.

Un moratoire sur l’exploitation des grands fonds marins a été adopté à une large majorité de 45 voix Pour et 11 voix Contre par les représentants à l’Assemblée de Polynésie française dans la nuit du 8 au 9 décembre 2022.

Il s’agit là d’une étape importante dans la stratégie de Polynésie française en matière de protection et de gestion durable de ses espaces et de ses espèces, issue de soixante-dix ans d’histoire de mesures prises par les gouvernements polynésiens successifs, et qui permet, aujourd’hui, d’inscrire notre Fenua, au rang de pionnier dans la gestion réussie d’une grande aire marine.

Ce vote fixe désormais le cadre dans lequel notre Pays s’inscrit aujourd’hui, pour faire les études scientifiques et pour récolter les connaissances traditionnelles, afin de permettre aux générations futures de prendre, lorsque le moment sera venu, leur décision de gestion de leur héritage, en toute connaissance de cause.

Rédigé sous forme d’une Déclaration solennelle de l’Assemblée de la Polynésie française, ce moratoire doit durer le temps nécessaire pour atteindre ses principaux objectifs.

A savoir: que des évaluations d’impact rigoureuses et transparentes aient été menées, les risques environnementaux, sociaux, culturels et économiques de l’exploitation minière des grands fonds marins aient été exhaustivement compris et maîtrisés, et la protection efficace du milieu marin, sa restauration ou la compensation des pertes du capital naturel soient garanties ; que le principe de précaution, l’approche basée sur les écosystèmes, et le principe du pollueur-payeur soient mis en œuvre ; que les politiques pour garantir la production et l’utilisation responsable de métaux, comme la réduction de la demande de métaux primaires, le passage vers une économie circulaire efficace en ressources, et des pratiques d’exploitation minière terrestre responsables aient été développées et mises en œuvre  et que des mécanismes publics de consultation aient été inclus dans tous les processus de prise de décision liés à l’exploitation minière des grands fonds marins, garantissant un engagement efficace permettant une évaluation indépendante et veillant à ce que le consentement libre, préalable et en connaissance de cause des populations locales soit obtenu et respecté.

Le ministre de la Culture et de l’Environnement en charge des ressources marines, Heremoana Maamaatuaiahutapu, et avec lui l’ensemble du gouvernement, se félicitent que ce texte ait pu obtenir un large consensus et être adopté à une large majorité, constituant une étape déterminante dans la gestion et la préservation à venir des ressources des grands fonds marins.

Source: Gouvernement

Ndlr: Extrait d’un article publié par Sabine Roux de Bézieux, la présidente de la Fondation de la Mer, qui alerte contre les tentations des Etats et des industriels de s’approprier une nouvelle frontière de l’humanité.

« Les grands fonds marins sont la nouvelle frontière de l’humanité, une frontière riche d’une vie insoupçonnée, à la différence des confins de l’espace. Sanctuariser, réguler ou a fortiori exploiter sans connaître n’est pas une solution. Car en l’absence de connaissance, pas de choix éclairé, pas de régulation crédible, pas de moyens de surveillance. A l’heure de la remise en cause du fait scientifique, la connaissance est notre meilleur atout. Si la France fait entendre sa voix sur le climat et sur les pôles, c’est qu’elle a su développer une expérience reconnue et devenir un modèle. Investissons dans la connaissance des grands fonds marins : plus de 90 % de notre zone économique exclusive (ZEE) se situe au-delà de 1.000 mètres de profondeur. Il nous faut cet avantage comparatif de la connaissance. »

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