Territoriales: focus sur le bilan du gouvernement Tapura
Dans un peu plus de trois semaines maintenant, les Polynésiens vont être amenés à se prononcer pour l’une des sept listes électorales qui aspirent à diriger le Pays au cours des cinq prochaines années (2023-2028).
Pour faire leur choix, les électeurs disposent de plusieurs critères d’appréciation: par affinité en fonction de la personnalité des co-listiers, par simple idéologie politique ou bien, en tenant compte des programmes énoncés. Mais ils ne devront pas occulter pour autant tout ce qui a été réalisé lors de la précédente mandature, de 2018 à 2023, sous la présidence d’Edouard Fritch. D’importantes réalisations qui ont pu aboutir grâce notamment à une bonne gestion des deniers publics.
Autant dire tout de suite que la période n’a pas été de tout repos! Deux années de crise covid, les tensions militaires en ukraine, l’envolée des cours mondiaux du pétrole et plus généralement des prix alimentaires que chacun observe encore aujourd’hui, ont contraint nos gouvernants à prendre parfois certaines mesures impopulaires car incomprises par la population. Et continuer de faire croire – comme le Tavini huiraatira, le A Here Ia Porinetia de Nuihau Laurey, le Ia Ora Te Nunaa de Teva Rohfritsch ou le Amuitahiraa de Bruno Sandras – que la seule suppression de la CST-S (TVA sociale de 1%) va permettre d’alléger le panier de la ménagère, est un mensonge grossier. Avec en prime un autre casse-tête à résoudre: quid de l’équilibre financier des régimes de la Protection sociale généralisée (PSG) soudainement privée de cette recette annuelle d’environ 8 milliards de Fcfp chaque année.
Mais l’action du gouvernement d’Edouard Fritch a fort heureusement été marquée par quelques succès remarquables. Dus, en grande partie, au climat de confiance entretenu avec les acteurs économiques.
C’est ainsi que sur le front de l’emploi, le contexte n’a jamais été aussi favorable. Fin 2022, l’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM) annonçait que 3300 emplois nouveaux avait été créés en un an. Rien qu’en 2020, 15 milliards de Fcfp ont été consacrés pour préserver certains secteurs d’activité (Tourisme, restauration etc…) fortement impactés au plus fort de la crise sanitaire. Sans compter toutes les mesures d’aide à l’emploi mises en oeuvre comme les CAE (15 402 bénéficiaires depuis 2018), l’ACT (Aide au Contrat de travail, 2372 bénéficiaires) ou encore l’ICRA ‘Insertion par la création ou la reprise d’activité, 1157 bénéficiaires).
Face à l’inflation, le gouvernement n’est pas resté inactif. Bien au contraire: le Smig a été revalorisé de 10% depuis 2018 pour atteindre aujourd’hui 169 153 Fcfp brut, les allocations familiales, tous régimes confondus, ont été relevées de 5000 Fcf par enfant et par mois. Le traitement des fonctionnaires (près de 6000 agents) a également bénéficié d’un coup de pouce au niveau de l’indice (+4,5%), l’allocation adulte handicapé est passée de 37 000 à 50 000 Fcfp entre 2020 et 2023, sans oublier le « moni ruau » (pension de retraite minimum) dont le montant a été réévalué de 80 à 85 000 Fcfp. Les copraculteurs enfin, n’ont pas été oubliés puisque le prix du kilo vaut désormais 150 Fcfp contre 140 auparavant. Sans compter les différentes mesures prises ces derniers mois dans ce qu’il est convenu d’appeler le « bouclier anti-crise »: mise en place du panier bloqué, exonération de droits et taxes à l’entrée sur certains matériaux de construction, prise en charge du fret des produits agricoles des îles, élargissement de la liste des produits de première nécessité (PPN) et tout dernièrement, une baisse des prix des hydrocarbures.
Dans le domaine du Logement, aucun gouvernement n’a autant investi de crédits afin d’améliorer les conditions d’existence des familles les plus modestes! Durant la mandature, quatorze résidences sociales ont été inaugurées pour un total de 405 logements; 2203 fare OPH ont été livrés moyennant participation financière des familles bénéficiaires; pas moins de 141 parcelles ont été viabilisées, principalement dans les archipels éloignés et enfin, plus de 6 000 aides AAHI (aide à l’amélioration de l’habitat insalubre) ont été délivrées. D’importants moyens (près de 500 millions) ont été engagés pour sortir les familles de l’indivision, en plus du titrement des terres aux Australes et de la mise en place d’un guichet unique à la DAF (direction des affaires foncières).
En faveur de la jeunesse, rappelons quelques mesures fortes comme les transports en commun gratuits pour les étudiants (4357 concernés), le paiement de la bourse du Pays étendu sur dix mois (au lieu de 9), le déploiement d’un plus grand nombre de logements étudiants (+596) ainsi que l’instauration d’une aide au financement du permis de conduire (soumis à conditions de revenus). Depuis 2021, plus de 1000 aides ont été accordées.
Le Tourisme, première industrie polynésienne, amorce un nouvel essor après deux années noires. En 2022, 218 000 visiteurs ont séjourné dans nos îles, presque aussi bien que la meilleure année (2019) jamais enregistrée avec 236 642 touristes. Tous les clignotants sont au vert: transport aérien, hôtels, réceptif…tous prêts pour la reconquête avec un objectif, somme toute acceptable, de 280 000 visiteurs d’ici 2028. La destination compte désormais une feuille de route, ambitieuse et crédible.
Ce bilan serait incomplet sans toutes les réalisations et autres aménagements qui ont fait leur apparition ces dernières années. Citons le parc Aorai Tinihau-Pirae, la promenade du front de mer, le parc Outuaraea-Faa’a, le Terminal de croisière en cours à Papeete, l’avènement prochain d’un Pôle sportif de combat à la Punaruu, la marina de Tehoro, le Swac du CHPf du Taaone, les complexes sportifs de Tefana à Faa’a et de Hitiaa, le plateau sportif des collèges de Hao, et Faaroa-Raiatea; la construction du lycée polyvalent de Bora Bora, puis de l’internat du lycée professionnel de Faa’a; la réhabilitation des collèges de Taravao et Arue etc. Enfin, le gouvernement est pro-actif dans le déploiement de la 4G et la couverture numérique sur l’ensemble de la Polynésie française.
Photo de la nouvelle résidence Amoe à Mahina