Territoriales: haro sur les « grosses fortunes »
Les gens « riches » en Polynésie française sont prévenus: le Tavini huiraatira, s’il arrive au pouvoir le 30 avril prochain, a l’intention de les taxer. En quête d’une plus grande justice sociale.
Mais au fait, c’est quoi un « riche » ? Selon quels critères peut-on estimer la richesse de quelqu’un ? Le montant mensuel de sa rémunération ? la marque de sa voiture (Porsche cayenne) ? Le lieu d’habitation, avec ou sans vue sur Moorea ? Son patrimoine immobilier et/ou foncier ? De nombreuses familles polynésiennes possèdent plusieurs maisons à louer. En outre, des professionnels à plus d’un million de Fcfp à Tahiti, il y en a: pilotes de ligne, praticiens hospitaliers, notaires et même des fonctionnaires, qu’ils soient d’Etat ou du Pays. etc. Il n’y a que l’embarras du choix!
Mais si l’on se cantonne à la seule définition de « grosse fortune » comme celle avancée ce soir sur Polynésie la 1ère par la co-listière du Tavini, Moeura Cross-Morgant, face au représentant – maire Tapura de Bora Bora, Gaston Tong Sang, la liste est beaucoup plus réduite…
Toujours est-il que les indépendantistes vont bien devoir aller chercher de l’argent quelque part! Ne serait-ce que pour compenser la suppression de la CST-S, dite TVA sociale de 1%, prélèvement décrié par une bonne partie de la population car jugée, à tort ou à raison, comme inflationniste.
Aussi, la chose est actée: « Une réforme de la fiscalité sera engagée dans les premiers mois à venir », promet Madame Cross-Morgant. Pour ce qui est des détails, en revanche, il faudra attendre…car, pour l’heure « on n’a pas les chiffres! » a avoué l’intéressé. En prime, un terrible aveu lorsqu’elle déclare: « Il faut être aux manettes du Pays pour savoir ce que l’on fait! »
De là à prétendre que « le Tapura a eu les faveurs des plus aisés », alors que les « petits » se sont plutôt tournés vers le Tavini huiraatira, le cliché est quelque peu réducteur. Voire mensonger. Surtout lorsque l’analyse de la journaliste de Polynésie 1ère se fonde uniquement sur les résultats du 1er tour dans une seule commune (Mahina) et notamment un bureau de vote, celui de Mahinarama.
