L’Aide médicale d’Etat et son coût de 1,2 milliard d’euros en 2024
Alors que le gouvernement d’Elisabeth Borne va examiner l’efficacité de l’Aide médicale d’Etat, Capital fait le point sur le coût du dispositif pour les finances publiques.
Fidèle à sa stratégie politique, Gérald Darmanin poursuit les appels du pied aux électeurs de droite. Dernier exemple en date, sa petite phrase lâchée la semaine dernière au Parisien sur l’Aide médicale d’Etat (AME). «A titre personnel, je suis favorable à la proposition faite par Les Républicains et par les Centristes de supprimer l’AME et de la transformer en AMU, aide médicale d’urgence. C’est un bon compromis qui allie fermeté et humanité (…)», a expliqué le ministre de l’Intérieur. Une prise de position “personnelle” qui intervient un mois avant l’examen du projet de loi immigration au Sénat, un texte porté par le patron de la place Beauvau.
Soucieuse de canaliser son bouillonnant ministre, la Première ministre Elisabeth Borne lui a répondu ce dimanche depuis Bordeaux où Renaissance organisait sa rentrée politique. «Nous allons confier une mission à deux personnalités, Patrick Stefanini et Claude Evin, pour nous aider à faire le point sur ce dispositif et à voir si, le cas échéant, des adaptations sont nécessaires», a temporisé la locataire de Matignon.
Depuis son instauration au 1er janvier 2000, l’Aide médicale d’Etat a été au cœur de nombreuses polémiques. La droite et l’extrême-droite accusent régulièrement cette aide sociale, qui permet aux étrangers en situation irrégulière d’accéder aux soins, d’attirer l’immigration clandestine. Mais c’est surtout son coût pour les finances publiques qui revient au cœur des griefs.
Plus de 400 000 bénéficiaires
Consulté par Capital, un document annexé au projet de loi de finances pour 2024 indique que l’Etat a budgété 1,2 milliard d’euros pour financer l’AME l’année prochaine. Ce montant comprend 1,1 milliard d’euros au titre de l’AME de droit commun, un million d’euros pour les dispositifs particuliers (AME pour les personnes gardées à vue par exemple) et 70 millions pour les soins urgents (personnes qui ne bénéficient pas de l’AME de droit commun).
Au 31 décembre 2022, 411 364 personnes étaient bénéficiaires de l’AME, «dont 46 193 en Outre-mer (90% vivent en Guyane, ndlr)», selon le document rédigé par le gouvernement. L’exécutif précise que «la population des bénéficiaires de l’AME est jeune : 70% ont moins de 40 ans et 25% sont des mineurs. Les femmes représentent 44% de l’effectif total. Parmi ces bénéficiaires, seuls 294 073 d’entre eux, soit 71%, ont reçu au moins un remboursement pour un soin au cours du dernier trimestre 2022».
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