Pas de Pacifique bleu sans stratégie de gestion de l’eau
Le ministre de l’Agriculture, des Ressources marines et de l’Environnement, Taivini Teai, a présenté la politique de l’eau du gouvernement de la Polynésie française devant les ministres en charge de l’eau à l’occasion du 8e Forum du Pacifique, du 2 au 6 septembre 2024, aux îles Cook, à Rarotonga.
Premières terres à être concernées par le bouleversement climatique mondial, les Etats insulaires ont débattu sur la problématique commune de l’eau.
Le forum, axé sur la thématique « La résilience de l’eau : enjeux pour les populations du Pacifique et stratégies face au changement climatique », a mis en lumière l’engagement collectif des États insulaires à préserver durablement leurs ressources naturelles. L’objectif est d’assurer un développement durable permettant à leurs populations d’accéder à une eau saine et résistante aux bouleversements climatiques. Face aux incertitudes croissantes liées aux changements globaux, les ministres présents ont souligné l’urgence d’une action concertée et d’un soutien accru de la communauté internationale, les îles du Pacifique étant en première ligne des impacts climatiques.
Lors d’une table ronde, le ministre Teai a partagé l’expérience de la Polynésie française, ainsi que la nouvelle politique de gestion de l’eau adoptée par le Pays. Les discussions ont porté sur la vulnérabilité croissante des îles face à l’insécurité liée au cycle de l’eau, qui affecte des millions de personnes dans la région. Une préoccupation majeure réside dans le manque d’engagement en faveur de la résilience des politiques de l’eau, souvent sous-représentée dans les cadres régionaux, notamment en ce qui concerne la résilience aux catastrophes et au changement climatique.
L’eau, en tant que ressource vitale, impacte la santé publique, le développement socio-économique, la sécurité alimentaire et énergétique, ainsi que l’environnement et les droits de l’homme. Bien que ces enjeux soient reconnus dans plusieurs cadres politiques régionaux, la résilience de l’eau n’y est pas suffisamment priorisée. À titre d’exemple, la stratégie 2050 pour le Pacifique bleu n’accorde pas une place centrale à la question de l’eau.
Le forum a également mis en évidence les défis persistants posés par le changement climatique sur la gestion de l’eau, lançant un appel urgent à la communauté internationale pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre et un soutien renforcé aux stratégies d’adaptation. Renforcer la résilience des systèmes d’eau et d’assainissement, ainsi que protéger les écosystèmes, a été reconnu comme essentiel pour assurer la sécurité des territoires du Pacifique. Les discussions ont insisté sur la nécessité d’une meilleure coordination régionale, la résilience étant intrinsèquement liée à une approche collective.
Le forum a jeté les bases pour que l’eau devienne un moteur de l’adaptation au changement climatique. L’objectif est de mettre en œuvre des actions concrètes et efficaces, plaçant l’eau au cœur des processus de décision. La force collective de la région a été soulignée comme un levier crucial pour attirer l’attention internationale sur ces enjeux fondamentaux.
En parallèle, une exposition a réuni partenaires et entreprises privées tout au long de la semaine, dans l’auditorium national des îles Cook, afin de présenter des solutions techniques innovantes adaptées aux défis de la gestion du cycle de l’eau dans les îles du Pacifique. Le ministre Teai a également rencontré des représentants de la Polynésienne des Eaux, présents à la conférence, afin de promouvoir leur expertise et renforcer les échanges avec d’autres acteurs du secteur.
Enfin, il est à noter la participation d’une salariée de la Polynésienne des Eaux à la Conférence des jeunes professionnels de l’eau, qui a présenté devant l’ensemble des ministres les initiatives concrètes menées par cette nouvelle génération d’experts à l’échelle du Pacifique.
source: Gouvernement
