Le RSMA-PF n’est plus le bienvenu en terre maohi !

C’est la seule conclusion qui s’impose après l’intervention très critique du représentant Tavini, Heinui LeCaill, sur le dossier portant approbation de la convention Etat/Polynésie française relative au régiment du service militaire adapté (RSMA-PF) pour la période 2024-2026.

Lorsque le moment sera venu pour le président du Pays, Moetai Brotherson, d’apposer sa signature au bas de la convention tripartite, l’autre signataire, à savoir le haut-commissaire de la République, Eric Spitz, sera bien inspiré de demander des explications à son interlocuteur sur les dérives verbales de l’actuelle majorité au pouvoir.

Ce matin, à l’assemblée de la Polynésie, l’élu indépendantiste, fonctionnaire d’Etat de surcroît, s’est livré dix minutes durant à une attaque très critique contre l’organisme d’insertion professionnelle , accusé de participer à une « idéalisation d’un passé militaire français ». Et d’expliquer qu’il est temps de « bâtir une plateforme de formation » apparemment plus polynésienne alors qu’aux yeux de l’intéressé, le Pays aurait tendance à se « délester de ses responsabilités » en la matière.

Des paroles qui ne sont pas restées lettre morte et qui ont suscité de vives protestations de la part de la minorité à Tarahoi.

« Ce que je viens d’entendre me perturbe énormément (…) l’Azerbajian est passé par là! … », a réagi le chef de file du Tapura, Edouard Fritch, alors que l’Education est une pleine compétence locale avec les résultats pédagogiques que l’on sait. Aussi, il a d’emblée exprimé toute sa gratitude et sa pleine reconnaissance envers le RSMA-PF. « Allez au bout de votre raisonnement et shootez-moi ce texte (…) Il est de votre responsabilité de décider aujourd’hui de l’avenir du RSMA », a poursuivi l’élue Nicole Sanquer. Et tant qu’à faire, « annulez toutes les conventions (RSMA, LADOM etc) qui seront autant d’économies faites pour le budget de la Nation qui traverse actuellement une crise sans précédent, a conclu la sénatrice Lana Tetuanui, également très remontée contre la majorité.

Comme on pouvait s’y attendre, le groupe Tavini huiraatira n’a pas été jusqu’à contrer la volonté gouvernementale en approuvant cette convention avec le RSMA-PF. A l’unanimité s’il vous plait. De là à penser que l’image de chambre d’enregistrement résiste à l’usure des changements de majorité politique, il n’y a pas loin…