Le FRPH, l’outil idéal pour masquer un manque de courage politique
Le rapport d’orientation budgétaire (ROB), sur lequel les représentants à l’assemblée sont appelés à se prononcer dans les semaines qui viennent, traite de l’action publique dans tous les domaines. C’est en quelque sorte la feuille de route du gouvernement pour 2025. Mais faut-il encore croire à toutes ces promesses…?
Parmi les divers sujets évoqués, l’un traite du Fonds de régulation des prix des hydrocarbures (FRPH), un compte d’affectation spéciale comme on dit dans le jargon budgétaire dont le principal objet est d’amortir les hausses trop importantes des cours mondiaux du pétrole aux fins de protéger le pouvoir d’achat des consommateurs.
« Depuis 2021, le fonds de régulation du prix des hydrocarbures(FRPH) soutient les prix des carburants destinés aux professionnels comme aux particuliers en les maintenant à un prix plus bas que le prix non stabilisé, alors que ce n’était pas sa vocation première », peut-on lire sous la forme d’un constat. Pourquoi « 2021 » ? puisque l’existence du FRPH est bien plus ancien…
« Aujourd’hui, ce soutien impacte significativement le budget du Pays et fait l’objet de critiques, notamment concernant son coût, son
ciblage ou des secteurs trop aidés », reconnaît aujourd’hui le gouvernement Brotherson dans le ROB. Sauf que lui aussi préfère céder à la facilité ! La preuve avec l’injection prochaine au 4ème collectif d’une nouvelle enveloppe de 650 millions de Fcfp pour stabiliser les caisses du Fonds.
Bénéficiant d’un contexte plus favorable à l’international avec un cours de l’or noir stabilité autour de 75 dollars US le baril contre plus de 90 dollars en 2022 et 2023, le gouvernement Brotherson n’ose pas afficher la vérité des prix à la pompe. Car électoralement, la facture serait bien plus lourde…
Aussi, il continue de mentir en promettant de réformer le système: « Il conviendra de repenser la politique en matière de soutien aux prix des hydrocarbures afin de limiter son poids budgétaire, d’encourager la transition énergétique et la moindre utilisation des énergies fossiles et de mieux cibler les opérateurs économiques nécessitant un soutien dans ce domaine ».
