Questions-réponses orales: le président Brotherson a perdu sa « zénitude » légendaire
La séance des questions orales au gouvernement, ce jeudi matin à l’assemblée de la Polynésie française, a visiblement irrité le chef de l’exécutif local, ce dernier n’appréciant pas la teneur des interrogations soulevées par la minorité.
Le président Brotherson aurait-il perdu sa « zénitude légendaire, celle du moins qu’il a voulu imprimer en début de mandature comme étant le symbole d’une nouvelle gouvernance ? Nous sommes en droit de le penser…
En réponse à Nuihau Laurey d’abord, qui l’interrogeait sur l’ensemble immobilier que le Pays projette d’acquérir à Punaauia pour un montant de 1 milliard de Fcfp, à telle enseigne que « l’argent semble couler à flot… » comme l’a indiqué l’élu de A Here Ia Porinetia, le président Brotherson n’a vu dans cette question qu’un « exercice » qu’il a qualifié de « malheureux ».
A ses yeux, en effet, un tel investissement se justifie pleinement, ne serait-ce que pour permettre l’implantation de la future cité scolaire envisagée par le tavana, Simplicio Lissant. La Polynésie française poursuit donc sa politique de constitution de réserves foncières et son nouveau « peperu » (barreur de pirogue) se défend par ailleurs d’être le principal propriétaire foncier, la surface des terres émergées détenues actuellement n’étant que de 9%, selon Moetai Brotherson. Pour autant, le locataire de l’ancienne caserne coloniale n’a pas clairement indiqué la destination de ce foncier, si ce n’est un vague projet porté par l’Office polynésien de l’habitat social (OPH). Quant à savoir si la collectivité a encore et toujours la capacité de dépenser sans compter…attendons le présentation du BP 2025 pour pouvoir juger de la solidité des équilibres budgétaires.
Dans un tout autre domaine, l’ancien président Edouard Fritch est venu « titiller » son successeur s’agissant des « positions contradictoires et changeantes des cadres du Tavini » sur une possible exploitation des fonds marins polynésiens. Sans que personne, à ce jour, ne soit en mesure de confirmer ou d’infirmer ce potentiel.
Toujours est-il qu’entre le moratoire de 2022, la manne financière promise de 75 000 milliards de dollars exprimée par Oscar Temaru et les récentes déclarations de Maurea Maamaatuaiahutapu à l’ONU, il y a effectivement de quoi y perdre son reo tahiti! Mais le président Brotherson, comme à son habitude, a réponse à tout: « Le Tavini a un attachement à l’environnement qui est indéniable… », a t-il notamment déclaré. Mais indépendamment de l’intérêt d’aller chercher les « terres rares » dont tout le monde rêve, les nouveaux maîtres du pouvoir continuent de buter sur l’absence de souveraineté qui les fait réfléchir à deux fois. Autrement dit, inutile de s’exciter: ce n’est pas demain la veille que la Polynésie française mettra la main sur le magot sous marin…
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