Oscar Temaru et ses milliards de dollars tirés des nodules polymétalliques
Exploitation des nodules polymétalliques, sa relaxe dans l’affaire de Radio Tefana, la vie chère en Polynésie ainsi que la reprise de la concession aéroportuaire de Tahiti-Faa’a ont été les sujets abordés dimanche soir au journal de TNTV dont il était invité.
Alors qu’on le disait mal en point depuis quelques semaines, c’est un homme revigoré, toujours aussi combatif, qui est apparu sur le plateau de chaine de télévision située à la Mission.
Les Cook, c’est pas pour demain!
Aussi, il n’en démord pas: comme en 1986 – année de sa première candidature à la présidence du pays – le (toujours) tavana de Faa’a soutient que Tahiti et ses îles ont des ressources. Gigantesques! Et de militer, une fois de plus, pour l’exploitation des fonds marins qui regorgent de ces nodules de manganèse qui ont la forme de gros galets de 5 à 10 cm de diamètre. A l’en croire, ce qui est entièrement faux, Rarotoa (les îles Cook, nos plus proches cousins) sont sur le point de passer à la phase extraction, moyennant une valeur de « 10 à 15 milliards de dollars US par km2 », a expliqué le maire de Faa’a avec une certaine assurance.
Preuve que Oscar Temaru va un peu vite en besogne, nos confrères de TNTV consacraient le 28 juin 2023 un article sur le sujet. Mais de l’exploration à l’exploitation, il y a encore de la marge. Extrait: « À bord du Anua anua Moana, une société minière va débuter l’exploration des fonds marins des îles Cook. La zone est réputée pour contenir un gisement important de nodules polymétalliques. Similaires à des balles de golfs ou des galets, ils contiennent des métaux stratégiques : cobalt, nickel, silicium et autres. D’ici fin 2025, entre 15 et 20 missions d’explorations sont programmées sur ce bateau, pour collecter des donnée,s scientifiques (…) Ces données sont partagées avec le gouvernement des îles Cook qui affiche une confiance tout en restant prudent. Ce gisement pourrait permettre de diversifier l’économie du pays souverain. Mais à quel prix pour l’environnement et le grand océan ? »
Le Forum du Pacifique, plutôt défavorable…
Quant au président Moetai Brotherson, qui s’est déclaré comme Emmanuel Macron défavorable aux activités minières sous-marines en l’état actuel des connaissances scientifiques – c’est d’ailleurs un sujet de désaccord avec Oscar Temaru – il estime que les chances de voir la menace mise à exécution sont, dit-il, « très réduites. Il y a au sein du Forum une large majorité de pays qui sont en faveur a minima d’un moratoire sur ces exploitations des fonds marins. » C’est en tous cas ce qu’il a déclaré fin août 2024 devant les membres du Forum du Pacifique.
En revanche, Oscar Temaru est moins prolixe sur le budget 2025 de la Polynésie française concocté par l’actuelle majorité Tavini et la problématique de la vie chère qui accable une grande majorité de ménages polynésiens. A ses yeux, en effet, cette situation est somme toute logique compte tenu du fait que « l’on importe quasiment tout ce que l’on mange! » La faute, une fois de plus, à l’Etat colonial qui a plongé la Polynésie dans cette société de consommation…Autrement dit, « plantez, plantez, plantez » qui est son crédo depuis plus de trente ans.
Concession aéroportuaire
Mais le tavana de Faa’a a encore de la « ressource » et il espère bien en tirer profit dans le cadre du nouvel appel d’offres lancé pour la concession de l’aéroport international. « C’est une mine d’or (…) le poumon de ce pays », a t-il répété et il serait temps que la France rétrocède ce joyau aux Polynésiens. Raison pour laquelle une société dénommée « Motu Tahiri » aurait été créée à son initiative, au sein de laquelle on trouverait des « associés chinois ». Certainement pas des philanthropes! En outre, plusieurs communes ont été approchées pour prendre part au tour de table mais selon nos informations, ses sollicitations n’auraient pas abouti.
Enfin, pour les municipales de 2026, Oscar Temaru « ne sait pas » s’il briguera un nouveau mandat à Faa’a. A 80 ans bien tassé, il serait (peut-être ?) temps de passer la main. Mais au profit de qui ?
Photo: Polynésie la 1ère
