26 décembre 2024

Des jeunes kanaks hostiles à l’exploitation du nickel

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Les États se sont donné rendez-vous à Katowice (Pologne) pour la COP24, pour fixer les modalités d’application de l’accord de Paris et limiter le réchauffement climatique.

Ailleurs dans le monde, des anonymes se battent aussi pour défendre l’environnement. Ainsi, à 17 000 kilomètres de la métropole, en Nouvelle-Calédonie, des habitants s’alarment des conséquences de l’exploitation des mines de nickel sur la nature : des centaines de milliers de tonnes de minerai sont extraites chaque année à Kouaoua, sur la côte Est de la Grande-Terre, dans la province Nord.

« Avec l’engravement, il n’y a plus rien »

Là, certains cocotiers ont près de cinquante ans. Adolphe en a planté plusieurs alors qu’il n’avait que dix ans à l’époque.

Et si ces arbres résistent au temps qui passe, la rivière Kouaoua, qui coule au milieu de son village, n’a plus rien à voir avec les souvenirs d’enfance d’Adolphe. 

« À l’époque de ma jeunesse, témoigne-t-il, on était sur une profondeur de 3 à 4 mètres. Aujourd’hui, avec l’engravement et l’exploitation de la mine, il n’y a plus rien, comme vous pouvez le voir : à peine 40 centimètres. Certains poissons ont disparu, d’autres ont vu leur taille diminuer. » 

 Autre conséquence de cet engravement : sa tribu, celle d’Amon-Kasiori, va devoir se déplacer. Mais difficile pour Adolphe de s’opposer à la SLN (la Société Le Nickel), la société minière filiale d’Eramet qui emploie des centaines de personnes sur la commune.

Pourtant, Hollando et une dizaine de jeunes Kanaks des villages alentours ont décidé de réagir. Lorsqu’ils ont appris que les chefs coutumiers de leurs tribus avaient accepté l’exploitation de trois nouveaux gisements, ils ont décidé de bloquer l’accès aux mines de Kouaoua. Les travaux avaient déjà commencé quand ils sont arrivés. Hollando nous montre des tronçons de chênes-gommes abandonnés sur le sol poussiéreux. « Il faut des centaines d’années pour avoir cette grosseur-là. C’est pour cela que nous bloquons ces endroits. C’est tabou, ils sont sacrés, même nous nous ne pouvons pas y aller. La SNL, elle, y va. C’est là que les cagous se reproduisent, c’est une espèce endémique chez nous, et l’emblème du pays. »

À quelques mètres, des jeunes surveillent leur barrage en écoutant du reggae dans leur campement de fortune coloré, orné de drapeaux kanaks. Ils ne partiront que si le projet d’ouverture des nouvelles concessions minières est abandonné. Stéphane ira jusqu’au bout : « On défend la terre et l’environnement, soupire-t-il. Je m’en fous moi du minerai, de l’argent. On ne touche pas la terre, c’est tout.« 

Leur détermination a payé : ces jeunes Kanaks écolos ont levé leur barrage, fin octobre. Après deux mois et demi de blocage, les autorisations d’exploitation sur ces nouveaux gisements ont été annulées par la province Nord. La SLN, elle, assure prendre en compte toutes les problématiques environnementales passées et présentes causées par l’exploitation du nickel.

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Source: Yahoo actualités

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