Tout ce que vous ne saviez pas à propos du dernier conseil d’administration d’ATN…

Quatre jours seulement après la tenue du dernier conseil d’administration d’Air Tahiti Nui, l’arrivée de Hiro Arbelot en qualité du PCA n’en finit plus de faire des vagues et les langues commencent à se délier…
Cette intronisation du mari de la députée Tavini huiraatira, Mereana Reid-Arbelot, devait passer comme une lettre à la poste! Circulez, il n’y a rien à voir…et encore moins à dire sur les petits arrangements entre amis. Sauf que dans le cas présent, il s’agit de notre compagnie To Tatou Manureva, financé par les contribuables polynésiens, et dont chacun connaît les difficultés actuelles à faire face à la concurrence.
Rappelons-nous en effet qu’en octobre 2024, le gouvernement Brotherson avait fait voter une subvention d’équilibre de 3,2 milliards de Fcfp en faveur d’Air Tahiti Nui. Une somme rondelette, déboursée par la collectivité, qui avait même nécessité la tenue en urgence d’une réunion d’explications dans les murs de Tarahoi pour convaincre les élus de la majorité que ce serait la dernière fois. Promis, juré. D’ailleurs, quelques jours plus tard, on annonçait également « sous trois mois » l’arrivée d’un nouveau partenaire censé redonner du lustre à la SEM en perte de vitesse. On attend toujours…
Six mois plus tard, la reprise en main d’ATN par le Pays, et en particulier, par le président-ministre du Tourisme, Moetai Brotherson, se précise. Et les perspectives font froid dans le dos. Sans surprise, samedi dernier à la Présidence, le conseil d’administration a donc validé de profonds changement à la direction de la société afin de se conformer à la loi Géros sur la séparation des pouvoirs dans les Sociétés d’économie mixte (SEM) du Pays: « Arbelot in, Béchonnet out », avions-nous alors titré sur notre site.
Nouvelle équipe de choc ?
Le premier, ancien pilote-instructeur à la retraite, connaît bien la maison. Il y a fait la pluie et le beau temps, selon certaines indiscrétions. Quant au second qui occupait jusqu’ici le poste hautement stratégique de directeur Revenus management, en charge de la programmation des vols depuis 2013, il a perdu toute fonction mais reste dans les effectifs d’ATN. Jusqu’à quand? Toujours est-il que les deux hommes avaient un contentieux. C’est de notoriété publique. Le voici en partie réglé. Il n’en reste pas moins que Mathieu Béchonnet, diplômé de l’Ecole nationale de l’aviation civile (ENAC), s’est révélé être un « excellent technicien et stratège » au service d’ATN. Quand bien même on peut lui reprocher, à lui comme à Michel Monvoisin avait qui il formait un tandem, d’avoir négligé l’ouverture de nouvelles routes vers l’Asie ou l’Amérique du sud, préférant se reposer sur un axe, alors rentable, entre Papeete et Los Angeles.
Place désormais à une nouvelle « équipe de choc »: Arbelot en tant que PCA qui aurait déjà réclamé bien plus que des jetons de présence mais plutôt une rémunération en bonne et due forme. On parle de 600 000 Fcfp par mois au lieu des 900 000 Fcfp qu’il aurait préféré. Les mauvaises langues prétendent même que ce petit bonus viendrait compenser la perte de salaire subie par son épouse qui a du abandonner la juteuse tour de contrôle de Tahiti-Faa’a au palais bourbon ? Et puis Philippe Marie, plus un banquier qu’un professionnel de l’aérien qui, dit-on, « ne parle pas un mot d’anglais ». Ce qui fait un peu désordre lorsqu’il s’agit de nouer des partenariats dans un monde anglophone impitoyable. Pourvu que ça dure…même si l’intéressé n’entend pas faire de vieux os au sein de la compagnie.
Alors, vous me direz, pour l’instant, tout va bien chez ATN! La trésorerie est encore confortable autour de 13 à 14 milliards de Fcfp et les plus philosophes en son sein ont coutume de dire que si la compagnie continue de tomber, elle n’a pas encore touché le sol. Et parmi les nuages qui pointent à l’horizon, il y en a un qui concerne un contentieux de longue date avec les pilotes. Un contentieux à 1 milliard de Fcfp, purgé en partie sur le plan judiciaire, mais qui reste à finaliser avec l’entreprise pour que les intéressés puissent effectivement percevoir ce qu’ils considèrent comme le 13ème (ou 14ème?) mois. Ce qui ne manquera pas d’aiguiser le appétits parmi les autres catégories de personnel… Pour l’heure, la proposition de transaction n’a pas abouti. Et pour cause, il s’agit aujourd’hui de trouver la bonne formule qui permettrait de ne pas payer de CPS.
Affaire à suivre…