Le « Pape des pauvres » s’en est allé à la Maison du Père

0

Premier latino-américain et premier jésuite à occuper le Saint-Siège, le pape François est mort à l’âge de 88 ans, annonce le Vatican ce lundi 21 avril. Il avait récemment souffert d’une double pneumonie.

« À 7h35 ce matin, l’évêque de Rome, François, a rejoint la maison du Père », a-t-il dit.

Selon son certificat de décès signé par le directeur du département de la santé et de l’hygiène du Vatican, le professeur Andrea Arcangeli, l’AVC a provoqué un coma et une défaillance cardiocirculatoire irréversible.

Élu pape en 2013 alors qu’il avait déjà 76 ans, François lui-même ne pensait pas être le visage de l’Église catholique pendant une si longue période de temps. « Deux ou trois ans. Et puis, à la Maison du Père! », avait-il même lancé dès 2014 sur le ton de la boutade face aux journalistes.

Les dernières années du Saint-Père argentin, qui avait dans sa jeunesse subi une ablation partielle d’un de ses poumons, ont été marquées par une série de problèmes de santé. Se déplaçant en fauteuil roulant depuis 2022 du fait de douleurs au genou, s’aidant d’une canne lorsqu’il se tenait debout et muni d’un appareil auditif, le pape François avait dû être hospitalisé à de nombreuses reprises.

Ces hospitalisations à répétition ne l’empêchaient pas de continuer à parcourir la planète pour aller à la rencontre de chefs d’État et des catholiques du monde entier. En septembre dernier, il s’était ainsi lancé dans un périple de douze jours en Asie du Sud-Est et en Océanie, le plus long voyage depuis le début de son pontificat.

Son histoire a débuté à l’autre bout du globe. De son vrai nom Jorge Mario Bergoglio, François voit le jour en 1936 à Buenos Aires, en Argentine, dans un milieu modeste. Son père, immigré italien originaire du Piémont, est employé dans les chemins de fer et sa mère est femme au foyer. Toute sa vie, par ses engagements et son train de vie d’ascète, le « pape des pauvres » restera fidèle à ces humbles racines. Jusqu’à être le premier à prendre le nom de François en hommage à saint François d’Assise, fondateur de l’ordre des franciscains mettant au cœur de leur existence pauvreté et simplicité.

Titulaire d’un diplôme de technicien chimiste, Jorge Bergoglio rejoint la Compagnie de Jésus à l’âge de 21 ans et est ordonné prêtre en 1969. Nommé évêque auxiliaire par Jean-Paul II en 1992, il devient ensuite archevêque de Buenos Aires en 1998 puis cardinal et primat d’Argentine quatre années plus tard. Aurait-il pu devenir pape dès 2005, lorsque la fumée blanche s’élève au-dessus du Vatican pour annoncer l’élection de Benoît XVI? Quelques mois après le conclave, un cardinal, sous couvert d’anonymat, expliquera que le quatrième et dernier tour de scrutin avait été un duel entre Joseph Ratzinger et Jorge Bergoglio…

Publicité

C’est pourtant indirectement grâce à Benoît XVI que l’Argentin accède à la papauté. Le 11 février 2013, le souverain pontife allemand sidère le monde entier en annonçant renoncer à ses fonctions, une première depuis le Moyen-Âge. Cinq tours de scrutin aboutissent à l’élection de l’Argentin. « Les cardinaux sont allés me chercher au bout du monde », réagit en plaisantant le 266e pape de l’histoire.

Durant son pontificat, le Saint-Père navigue entre tentatives de concilier l’Église avec les enjeux de notre temps et prises de positions plus conservatrices. La défense de la cause des migrants est une constante d’un pape fustigeant tour à tour « l’égoïsme », « l’insensibilité » et « l’indifférence » des pays riches.

Le pape François marque également profondément les esprits avec son encyclique « Laudato si » texte au ton offensif d’environ 200 pages. Il y qualifie le réchauffement climatique « d’un des principaux défis actuels de l’humanité », celle-ci étant sommée de « prendre conscience de la nécessité de réaliser des changements de style de vie, de production et de consommation ».

François s’inscrit en revanche dans une ligne plus traditionnelle de l’Église lorsqu’il s’agit de se positionner sur des sujets de société tels que l’homosexualité ou le mariage des prêtres. En 2023, tout en affirmant que criminaliser l’homosexualité est un « tort », il insiste sur le fait qu’il s’agit d’un « péché ». La même année, sur la question du célibat des prêtres, il souffle aussi le chaud et le froid en déclarant « ne pas être prêt » à revoir cette obligation. Puis d’ajouter: « Nous verrons que le moment viendra où un pape, peut-être, le reverra. »

Article original publié sur BFMTV.com

source: Yahoo actualités

 

Loading

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :