Un « Grenelle des violences conjugales » spécifique aux territoires d’outre-mer, annonce M.Schiappa
Un « Grenelle des violences conjugales » spécifique aux territoires d’outre-mer, particulièrement touchés par ce fléau, aura lieu d’ici au 25 novembre, a annoncé mardi la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, à l’Assemblée nationale.
« Nous allons organiser un Grenelle des violences conjugales spécifique sur les territoires d’outre-mer d’ici au 25 novembre », avec la ministre des Outre-mer Annick Girardin, a indiqué Marlène Schiappa, répondant lors des questions au gouvernement à la députée Modem de Guadeloupe, Justine Benin.
« Dans certains territoires, les violences faites aux femmes ont largement explosé, et je pense singulièrement aux outre-mer, comme la Polynésie française où les taux de violence conjugale atteignent 14% de la population, ou chez moi en Guadeloupe, où les chiffres ont bondi de 27% l’année dernière », avait souligné auparavant la députée.
« Nous avons pleinement conscience de la situation, que vous avez parfaitement bien décrite, et qui a été profondément analysée dans un rapport du CESE (Conseil économique, social et environnemental), il y a environ trois ans sur notamment les liens d’interdépendance économique qui empêchent les femmes de pouvoir quitter le domicile quand elles cohabitent avec un conjoint violent », a assuré Marlène Schiappa.
« Ce Grenelle des violences conjugales spécial outre-mer viendra en complément des contrats locaux contre les violences qui ont déjà été signés, notamment à La Réunion et en Martinique. Nous attendons la signature en Guadeloupe », a-t-elle ajouté.
Selon une étude du CESE de 2017, les violences faites aux femmes sont plus nombreuses en Outre-mer qu’en métropole. Ainsi, si 2,3% des habitantes de l’Hexagone ont été victimes d’agressions physiques par leur (ex-)conjoint durant les douze derniers mois, ce taux monte à 17% en Polynésie Française et à 19% en Nouvelle-Calédonie. La Réunion et la Martinique affichent en revanche des taux proches de celui de la métropole.
De même, selon ce rapport, 7% des résidentes en Polynésie française et 7,2% des Calédoniennes ont été victimes d’agression sexuelle par leur conjoint au cours des douze derniers mois, soit huit fois plus qu’en France métropolitaine, où ce taux s’élève à 0,8%.
Pour expliquer cette différence, le rapport souligne le rôle particulier de « l’insularité et l’éloignement ». Sur les îles d’outre-mer, les mesures d’éloignement sont par définition plus difficiles à appliquer, les victimes et leurs agresseurs vivant en vase clos.
Source: Yahoo actualités