Le gavage des filles en Mauritanie reste « un critère de beauté »
On croyait cette coutume traditionnelle totalement disparue en Mauritanie. Il n’en est rien.
Cette pratique ancestrale vient d’être portée à l’écran par une réalisatrice italienne.
Michela Occhipinti s’est rendue à plusieurs reprises dans ce pays où elle a recueilli de nombreux témoignages. Elle en a tiré une fiction avec un constat sans appel : si la pratique du gavage n’est plus systématique en Mauritanie, elle est encore largement répandue dans le désert. Elle toucherait 40% des filles.
C’est ce que confirme à franceinfo Afrique Aminetou Mint Moctar, présidente de l’Association mauritanienne des Femmes Chefs de Familles (AFCF).
Oui, le gavage n’est plus très répandu, reconnaît-elle, mais ce rite est loin d’avoir disparu dans le pays. Il se maintient particulièrement dans les zones rurales. « Le gavage continue d’exister, parce qu’il s’agit d’un critère de beauté pour les filles. Et beaucoup d’hommes y tiennent énormément. C’est aussi un signe de richesse. Parce qu’une famille qui ne gave pas ses filles est une famille marginalisée », explique-t-elle.
Madame Mint Moctar décrit à franceinfo Afrique un rituel particulièrement douloureux, qui porte atteinte « à l’intégrité physique de la femme ». Pour plaire à un homme, la fille doit absolument prendre du poids et remplir les habits qu’elle porte.
Source: Yahoo actualités