A Ti’a no te Aru dénonce le « trop grand nombre de projets immobiliers »
La vice-présidente du gouvernement et ministre de la Culture, de l’Enseignement supérieur, de l’Environnement, du Foncier et de l’Artisanat, en charge des Relations avec les Institutions, Eliane Tevahitua, a rencontré lundi 14 août, plusieurs membres de l’association «A Ti’a no te Aru » (ATNTA).
L’association ATNTA lutte pour la préservation du patrimoine naturel du Pays et milite contre la déforestation. L’un de ses objectifs est de sensibiliser la population à la nécessité de préserver notre espace naturel et nos forêts pour le bien-être des générations futures.
ATNA a souhaité dénoncer le manque de courage politique de certaines communes ou leur absence de conscience environnementale face à la pression grandissante de promoteurs immobiliers et de groupes d’intérêts peu scrupuleux qui savent utiliser à dessein ou détourner à leur avantage la législation de notre Pays, hélas, parfois encore lacunaire ou insuffisamment efficace en matière de protection de l’environnement.
Sont notamment cités, à titre d’exemple, les montants particulièrement bas et donc non- dissuasifs des amendes infligées en matière de coupes non autorisées d’arbres centenaires ou d’opérations de défrichage sauvage effectués dans des zones pourtant protégées par la règlementation.
Le dernier mot revient au maire
Il a été constaté que nombreux sont les services administratifs du Pays qui concourent à l’étude et au processus d’autorisation de permis de construire ou de validation de schémas de défiscalisation permettant la construction de projets immobiliers collectifs, dont le nombre ne cesse d’augmenter en Polynésie française.
Mais bien souvent, le dernier mot appartient aux maires des communes concernées par les projets dont ils déclarent, in fine, l’éligibilité sur leur territoire communal. Seuls, les maires ont la capacité de gérer leur Plan général d’aménagement (PGA) et d’y insuffler les mesures nécessaires à la protection de la faune et de la flore.
L’association ATNTA souhaite dénoncer le trop grand nombre de projets immobiliers en cours en zone urbaine et périurbaine, de Punaauia à Papeete, notamment dans les quartiers de la Mission et de Sainte Amélie, qui concourent à la déforestation, donnent lieu à des abattages d’arbres, participent à l’extinction d’espèces protégées comme le ’ū’upa, perturbent l’écoulement normal des eaux pluviales et les habitudes des habitants de ces quartiers.
La vice-présidente a rappelé les engagements du gouvernement en matière de protection de l’environnement, de la faune et de la flore de notre Pays et l’importance de veiller à un aménagement harmonieux de notre Pays. Des sujets intimement liés à la question de l’accès au foncier et à la lutte contre la spéculation immobilière. Aussi, elle encourage l’association « A Ti’a no te Aru » à poursuivre son combat, par les voies judiciaires quand cela est nécessaire, en informant les populations concernées et en prenant, de nouveau, l’attache des parlementaires à l’Assemblée nationale et au Sénat notamment concernant la définition de citoyenneté Mā’ohi.
source: Gouvernement
Ndlr: le communiqué ci-joint ne précise pas quelles assurances la vice-présidente a données à ses interlocuteur pour contraindre les promoteurs immobiliers, tout en sachant que tous ces projets sont créateurs d’emploi dans le secteur du BTP et qu’ils répondent généralement à des besoins de logements. Autrement dit, une fois de plus, le gouvernement Brotherson se verra confronté au principe de réalité.