22 janvier 2025

A vingt-quatre heures de la première motion de censure du gouvernement Bayrou…

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François Bayrou quittera-t-il Matignon plus vite que son prédécesseur Michel Barnier ?

Demain, jeudi 16 janvier, sera débattue, à l’Assemblée nationale, une motion de censure contre le Premier ministre.

Déposée après le discours de politique générale de l’intéressé par le groupe de La France insoumise, elle sera examinée à partir de 15 heures, comme l’a annoncé ce mercredi 15 janvier la présidente de la chambre basse, Yaël Braun-Pivet.

Pour être adoptée, la motion de censure doit être votée par, au minimum, la moitié des députés qui composent l’Assemblée nationale – soit 289 d’entre eux. Les oppositions, de gauche comme de droite, ont pour la plupart déjà annoncé leur position.

Ce vote aura lieu quelques jours après un discours qui, malgré le trou de souris trouvé par le locataire de la rue de Varenne sur la réforme des retraites, n’a réellement satisfait personne.

Ils la voteront à coup sûr

Bien entendu, les Insoumis, à l’initiative de cette motion, la voteront. La présidente du groupe à l’Assemblée, Mathilde Panot, y a fustigé un « déni de démocratie » dans la nomination de François Bayrou, et le refus de placer Lucie Castets à Matignon. La composition du gouvernement est « à elle seule une provocation justifiant la censure », estime la députée.

« Reprendre le budget présenté par Michel Barnier » et assumer de « bloquer toute nouvelle mesure fiscale ambitieuse » fait également partie des points évoqués pour justifier le souhait d’évincer le Premier ministre. Le leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a par ailleurs mis en garde : « Tous ceux qui ne votent pas la censure sortent du Nouveau Front populaire (NFP) […] Et on met une option sur leurs circonscriptions », mettant ainsi la pression sur ses camarades de gauche en menaçant de présenter face à eux des candidats issus de son camp lors des échéances électorales à venir.

Dans une vidéo sur X, mardi 14 janvier, la cheffe de file des Écologistes, Marine Tondelier, a annoncé le vote de la motion de censure : « Les Écologistes censureront ce gouvernement. Entre autres choses, la faiblesse de ce discours de politique générale en termes d’écologie est une provocation », a-t-elle expliqué.

Ils attendent des garanties

Les socialistes n’ont pas encore apporté de réponse définitive sur la question et attendent des avancées de François Bayrou sur les retraites. « Le compte n’y est pas », a admis le premier secrétaire du PS, Olivier Faure sur TF1. « À ce stade, nous censurerons, sauf si nous avons une réponse claire et que nous avons la possibilité de dire que le débat est sincère », notamment sur la question des retraites, longuement évoquée par François Bayrou et objet de nombreux débats.« On peut voter la censure dès jeudi, c’est le souhait de beaucoup de nos collègues », a également déclaré Philippe Brun, député PS de l’Eure. Même son de cloche du côté du Parti communiste : « Si rien ne change dans les 48 heures », leurs députés voteront la réforme, a déclaré le secrétaire national du parti, Fabien Roussel.

Le groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot) n’a pas émis une position définitive sur le sujet. Néanmoins, le député et président du groupe Stéphane Lenormand a expliqué à l’Assemblée que « le groupe Liot favorisera toujours la stabilité ». « Les Français nous regardent, l’immobilisme est un danger, l’action, une nécessité », a-t-il expliqué, arguant que le budget proposé pour les outre-mer est « une meilleure proposition que celle faite par le gouvernement Barnier ». Un seul député Liot avait voté la motion de censure qui a fait tomber Michel Barnier.

Bien entendu, aucun des députés MoDem, Horizons ou Ensemble pour la République !, alliés d’Emmanuel Macron et du gouvernement, n’entend voter la motion de censure. S’il n’a guère été convaincu par le discours du Premier ministre, le chef de file des députés LR, Laurent Wauquiez, a exclu tout soutien à la motion de la part des Républicains, déjà largement représentés dans le gouvernement Bayrou.

« Nous ne voterons pas la censure, mais nous jugerons texte par texte si les orientations prises sont conformes à l’intérêt du pays. Nous prenons nos responsabilités, nous attendons que vous preniez les vôtres », a déclaré l’élu de la Haute-Loire.

L’inconnue Rassemblement national

Avec 124 députés (auquel il faut ajouter les seize alliés de l’Union des droites pour la République), le parti d’extrême droite peut à lui seul faire basculer l’issue du vote. Si Jean-Philippe Tanguy a évoqué une «déception » et Jordan Bardella un « discours lénifiant », le député Sébastien Chenu a déclaré, à la sortie du discours de politique générale, que le RN ne votera « pas aujourd’hui » la censure. La donne peut-elle changer d’ici là ?

Si les députés de gauche votent comme un seul homme, la motion atteindra 192 députés. Si l’on y ajoute les 140 députés RN et alliés, la motion obtiendra 332 votes. Largement suffisant pour faire tomber François Bayrou. L’histoire se répète : le destin de François Bayrou, comme l’était celui de Michel Barnier, est désormais entre les mains de Marine Le Pen. Verdict ce jeudi, dès 15 heures.
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