Adoption du compte administratif 2018: +2,5% du Produit intérieur brut en Polynésie française
Le compte administratif 2018 de la Polynésie française a été approuvé ce matin à l’assemblée de la Polynésie française lors de la cinquième séance de la session administrative.
En introduction de ce premier dossier figurant à l’ordre du jour des travaux, le président du Pays, Edouard Fritch, a fait une déclaration liminaire.
« Placée sous le signe de la croissance et du développement économique, les résultats économiques de l’année 2018 confirment la trajectoire ascendante entamée depuis maintenant 5 ans. Les capacités financières de notre collectivité, aujourd’hui restaurées, nous ont permis de mettre en œuvre, au cours de cette année, des projets d’importance pour nos concitoyens, pour notre population. La hausse des recettes fiscales de près de + 4,5 % est un bon indicateur de la croissance économique et de la consommation des ménages et des entreprises. En 2018, la production de richesse de notre Pays s’est accrue de manière sensible. Le Produit Intérieur Brut, qui en est le principal indicateur, a augmenté de + 2,5 %, soit une croissance bien supérieure à celle de la France. La masse salariale a progressé de 2,6 %, et 1500 nouveaux emplois salariés ont été créés. L’activité touristique affiche une hausse de fréquentation de presque 10 % sur l’année, pour atteindre le chiffre de 216 000 touristes. Avec un chiffre d’affaires total à son plus haut niveau depuis 10 ans et des investissements en constante progression, les entreprises polynésiennes démontrent leur dynamisme, leur confiance en l’avenir et leur capacité à créer des emplois. C’est dans ce contexte hautement favorable qu’il vous est proposé d’examiner les comptes de la Polynésie française pour l’exercice 2018 », a annoncé le chef de file de l’exécutif.
Pour autant, il n’y a ni triomphalisme ni euphorie sur les bancs du gouvernement, a précisé le vice-président, Teva Rohfritsch, en réponse aux élus de l’opposition dont il reconnaît au passage « un certain talent à dire que tout va mal quand tout va mieux » ! Précisons que les représentants à l’APF – toutes tendances politiques confondues – ont disposé d’un mois plein pour analyser le document budgétaire avant qu’il ne soit débattu à Tarahoi. Un délai suffisant pour constater par exemple « une consommation soutenue des ménages polynésiens dans les dépenses de la vie courante ». A ce propos, Luc Faatau, au nom de la majorité Tapura, a indiqué: « Et tous les économistes vous le diront, quand les gens dépensent, c’est qu’ils ont confiance dans l’avenir ».
Dans le registre de l’emploi enfin, Luc Faatau s’est félicité des 1600 emplois salariés créés en 2018, contre 6700 détruits entre 2009 et 2013 en pleine crise économique. Maintenant, beaucoup reste encore à faire, nul ne peut le nier. Aussi,« Nous n’oublions pas pour autant les chômeurs de longue durée, ceux qui restent sur le tapis de la reprise économique parce que trop âgés ou sans formation. Sur ce dernier point, il y a quand même un paradoxe : c’est celui des offres d’emplois disponibles au SEFI mais non satisfaites. Le dernier tableau de bord édité par l’Institut de la statistique portant sur les besoins en main d’œuvre, tous secteurs confondus, montre que sur 3394 postes qui étaient à pourvoir en 2018, seuls 1585 ont trouvé preneurs. Pourquoi ? Qu’est ce qui a fait que les 30 postulants en moyenne pour une offre, ont été recalés par l’employeur ? Il y a de quoi s’interroger et tenter de trouver des solutions à cette inadéquation criante entre l’offre et la demande d’emploi dans notre pays », a t’il observé par ailleurs dans son intervention publique en séance.