Aide à Mayotte et au Vanuatu: le « Fenua solidaire » attendu au virage
Le niveau d’aide apporté par la Polynésie française à Mayotte et au Vanuatu, l’un frappé par le cyclone Chido, l’autre par un puissant tremblement de terre, deux catastrophes qui se sont produits à quelques jours d’intervalle, s’est invité jeudi midi à Tarahoi.
Par la voix de son président, Moetai Brotherson, la collectivité polynésienne s’apprête donc à débloquer en urgence les sommes respectivement de 3 et de 5 millions de Fcfp en faveur des deux territoires insulaires. Une première aide qui devrait être confirmée, voire amplifiée, vendredi matin lors d’un conseil des ministres extraordinaire comme l’a annoncé le ministre des Finances, Warren Dexter. Et d’indiquer qu’au moyen d’un simple arrêté gouvernemental, les crédits pouvaient être débloqués rapidement, à valider ensuite sous forme de délibération par l’assemblée, puisque le projet de budget du pays pour 2025 prévoit déjà une enveloppe de 400 millions de Fcfp au titre des « dépenses imprévues ».
Il n’en fallait pas davantage pour que le président du Tapura huiraatira, Edouard Fritch, monte au créneau. D’abord parce que le parti d’opposition a été le premier, le 15 décembre dernier, à attirer l’attention des pouvoirs publics sur la gravité de la situation, plaidant pour une solidarité et une action de secours tant pour Mayotte que pour le Vanuatu.
Ensuite et surtout, pour répondre au président Brotherson (absent dans l’hémicycle) qui, la veille, a tenu publiquement des « propos mensongers », selon Edouard Fritch, s’agissant de l’opération déployée en 2015 après le cyclone Pam au Vanuatu. Toujours à en croire l’actuel chef de l’exécutif local, le navire administratif, Tahiti Nui, aurait donc été sollicité pour acheminer sur place un certain nombre de containers et qu’une partie de ces dons ne correspondait pas aux besoins de la population. « Faux! » a rétorqué Edouard Fritch, accusant son successeur « d’inventer une fausse histoire ». Et d’ajouter: « Comme ils l’avaient réclamé, de l’eau potable, des bâches ainsi que des vêtements ont été apportés ».
En réponse, la vice-présidente du gouvernement, Chantal Galenon, s’est dite « attristée » par de tels propos d’Edouard Fritch. Avant de s’excuser quelques minutes plus tard de s’être emportée…
Bref, c’est la magie de noël à Tarahoi.