Après le rebond économique de 2021, le pire est devant nous…
Si l’indicateur du climat des affaires se redresse significativement dès le début de l’année 2021, cette évolution favorable n’est en revanche pas perceptible dans l’ensemble des secteurs, dont notamment le tourisme qui peine à retrouver son niveau d’activité d’avant la pandémie. Avec les reprises épidémiques et les fermetures de frontières, la fréquentation touristique 2021 (82 500 touristes) est à peine plus élevée qu’en 2020. En revanche, ça va fort, très fort pour le BTP ! Sur les neuf premiers mois de 2021, le chiffre d’affaires des entreprises du secteur augmente respectivement +10 % et +7 %, par rapport à 2020 et 2019.
Les ménages, affectés par la dégradation du marché du travail en 2020, font toujours preuve de prudence en 2021 et continuent à épargner. Les enquêtes menées par le CEROM révèlent effectivement que s’ils se montrent plus confiants en matière d’emploi, ils demeurent néanmoins plus réservés quant à l’évolution de la situation économique et préfèrent privilégier une épargne de précaution et renoncer à des achats importants.
La persistance des incertitudes sur l’évolution de la conjoncture incite donc les autorités publiques nationales et locales à maintenir leur soutien à l’économie jusqu’au terme de l’année 2021. Ce soutien se concrétise par la prolongation des dispositifs de sauvegarde des emplois et de la trésorerie des entreprises, et par la mise en oeuvre d’un plan de relance sur trois ans (2021-2023) pour stimuler la croissance.
Après un exercice difficile, les banques polynésiennes retrouvent en 2021 un niveau d’activité globalement comparable à celui prévalant avant la crise de 2020, tout en préservant la sinistralité de leur portefeuille bancaire. Mieux encore, la collecte de dépôts augmente de 6 % en 2021, après +16 % en 2020. Dans ce contexte, l’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM) a poursuivi sa politique monétaire accommodante pour favoriser le maintien du financement de l’économie à des conditions de taux historiquement bas.
Après deux années de pandémie, si le rebond de l’économie reste plus limité que dans l’Hexagone, la Polynésie française doit faire face à de nouvelles incertitudes liées aux répercussions de la guerre en Ukraine. Les acteurs publics et privés devront mobiliser les forces et ressources pour être en capacité d’absorber les chocs exogènes, notamment sur l’inflation et les chaînes d’approvisionnement, tout en consolidant le chemin de la croissance et en préservant l’équilibre des comptes de la protection sociale.
source: IEOM