Ariane détrônée par SpaceX
Vendredi 29 janvier dernier, les équipes de l’usine de Brême d’ArianeGroup, dans le nord de l’Allemagne, ont soufflé un grand coup sous leurs masques.
Le premier étage supérieur de la future Ariane 6 était enfin finalisé. « Il va partir pour le site d’essai de l’agence spatiale allemande, à Lampoldshausen », s’est réjouie l’entreprise sur Twitter, avec une jolie photo de ce monstre métallique à l’appui. Las, seuls soixante-trois internautes ont partagé la publication, et ils n’ont été que 358 à y aller de leur « j’aime ».
Le même jour, SpaceX publiait un cliché de deux prototypes de ses fusées Starship, récoltant 518.000 cœurs et plus de 21.000 partages.
Si notre prochain programme de lanceur Ariane, c’est-à-dire la fusée et l’ensemble de son système de mise en orbite, fait moins rêver que ses rivaux d’outre-Atlantique, ce n’est pas uniquement parce qu’il sortira avec deux ans de retard sur son plan de vol, en 2022. Mais parce que les experts, y compris européens, le considèrent déjà comme obsolète.
« C’est une évolution incrémentale d’Ariane 5 », admet Jean-Yves Le Gall, le directeur du Cnes (Centre national d’études spatiales). Contrairement aux Falcon de SpaceX, déjà disponibles, et que les écoliers du monde entier crayonnent dans leurs carnets à dessin, Ariane 6 ne sera pas partiellement réutilisable. Et ses tarifs, s’agissant des vols commerciaux, seront deux fois plus élevés que ceux de la pépite californienne.