Célébration en « petit comité » du 39ème anniversaire de l’Autonomie interne
Le trente-neuvième anniversaire du statut d’autonomie interne de la Polynésie française a été célébré jeudi matin, en « petit comité » au parc Paofai, sur le front de mer de Papeete.
Ce n’était effectivement pas la foule des grands jours ! En tous cas, il n’y avait pas la ferveur populaire des années passées. Qu’à cela ne tienne, en présence d’une centaine de sympathisants, les plus hautes autorités du Pays et de l’Etat mais également plusieurs maires de Tahiti et Moorea, ont voulu se rassembler pour honorer cette date qui constitue, à n’en pas douter, un tournant majeur dans la vie politique et institutionnelle de notre collectivité française d’outre-mer.
Parmi les personnalités présentes, citons: le président du pays, Moetai Brotherson, accompagné de deux de ses ministres, Chantal Galenon et Ariitea Pomare; le haut-commissaire de la République, Eric Spitz; Gaston Flosse qui restera comme le principal artisan de l’autonomie; des maires (Edouard Fritch, Michel Buillard, Teura Iriti, Anthony Jamet, Evans Haumani etc) et élus à l’assemblée de la PF, ou encore des représentants de courants autonomistes minoritaires comme Nicole Sanquer (A Here Ia Porinetia) et Teva Rohfritsch (Ia Ora Te Nunaa).
Cette courte cérémonie s’est déroulée en trois temps: un dépôt de fleurs au pied de la stèle de l’Autonomie érigée pour le 30ème anniversaire (1984-2014), la prière dite par le pasteur protestant Tapu suivie du levée des couleurs, et enfin une allocution prononcée par l’ancien président du pays, Edouard Fritch, par ailleurs maire de la Ville de Pirae et président du groupe Tapura huiraatira à l’assemblée.
Voilà trente-neuf ans maintenant que la Polynésie française « se gouvernement librement et démocratiquement », s’est naturellement félicité Edouard Fritch, avant de rendre hommage plus particulièrement à deux personnalités – l’ancien chef d’Etat socialiste, François Mitterrand et Gaston Flosse, le premier « vrai président », à la tête d’un « vrai gouvernement » – qui ont permis d’aboutir à ce que constitue « le fruit d’une longue conquête ».
Mais en dépit de « certaines blessures de l’histoire… », allusion probablement à la campagne d’expérimentations nucléaires menée par la France aux Tuamotu trente années durant, Edouard Fritch n’a pas manqué d’exprimer toute sa reconnaissance vis-à-vis de celle qui nous protège, qui nous sécurise, tout en assurant notre rayonnement, sans oublier que ce statut reste, dit-il, « un outil pertinent au service du développement économique ».
En résumé, ce statut est celui de tous les Polynésiens, a conclu l’ancien président du Pays qui a appelé à l’union de tous, au-delà des clivages politiques. Message à peine voilé à l’attention du nouveau chef de l’exécutif local, souverainiste avant tout, qui malgré sa présence à cette commémoration (une première dans les rangs du Tavini huiraatira), aspire à conduire la Polynésie sur le chemin de l’émancipation.