21 novembre 2024

Changement climatique: le niveau des mers pourrait s’élever d’un mètre d’ici à 2100

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Agissez contre les émissions de dioxyde de carbone sinon des villes seront englouties par la montée des eaux, les rivières s’assécheront et la faune marine s’effondrera.

Tel est l’avertissement clair lancé par les scientifiques du Giec sur les conséquences du changement climatique sur les océans, les glaciers et les pôles.

Quelques jours après des manifestations de millions de jeunes à travers le monde réclamant aux dirigeants de la planète une action urgente contre le changement climatique, ce rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), un organe dépendant de l’Onu, montre que des mesures radicales peuvent encore empêcher les pires scénarios de se concrétiser.

Ce rapport souligne toutefois clairement que si les émissions de dioxyde de carbone continuent d’augmenter, elles déséquilibreront si profondément les océans et la cryosphère, soit les zones les plus froides de la Terre comme la calotte glacière aux pôles, les glaciers de montagne et le permafrost, que personne ne sera épargné par ces bouleversements.

« Tout le monde à travers le monde sera affecté par les changements que nous observons », dit Michael Meredith, océanographe à l’institut antarctique britannique et l’un des auteurs du rapport, à Reuters. « L’élément essentiel qui émerge de ce rapport est que nous avons le choix. L’avenir n’est pas encore gravé dans le marbre », ajoute-t-il.

Augmentation du niveau des mers d’ici à 2020

Finalisé mardi à l’issue d’une dernière séance de 27 heures de négociations à Monaco entre scientifiques et représentants gouvernementaux, ce rapport est l’aboutissement de deux années de travaux du Giec.

Etabli par plus de cent auteurs sur la base de 7.000 publications scientifiques, il détaille les conséquences du réchauffement des océans et de l’accélération de la fonte des glaces au Groenland et en Antarctique et des glaciers dans les montagnes pour plus de 1,3 milliard de personnes habitant soit dans des zones proches du niveau de la mer soit en montagne.

Ces scientifiques estiment que le niveau des mers pourrait s’élever d’un mètre d’ici à 2100, soit dix fois plus qu’au XXe siècle, si les émissions de dioxyde de carbone continuent d’augmenter, alors qu’elles ont atteint un niveau record l’an dernier. D’ici à 2300, la hausse pourrait même atteindre cinq mètres.

Dans l’Himalaya, les glaciers alimentant dix rivières, notamment le Gange et le Yangtze, pourraient fondre de manière spectaculaire et perturber l’approvisionnement en eau d’une grande partie de l’Asie.

Le dégel du permafrost en Sibérie ou dans l’Alaska pourrait quant à lui libérer de grandes quantités de gaz à effet de serre, qui à leur tour accéléreraient le réchauffement climatique, alimentant ainsi un cercle vicieux.

En octobre, le Giec avait déjà prévenu que les émissions de dioxyde de carbone devraient être réduites de moitié au cours de la prochaine décennie pour espérer atteindre les objectifs de limitation de la hausse de la température mondiale fixés par l’accord de Paris en 2015.

Une évolution inévitable

Les océans jouent en outre un rôle de régulateur en absorbant du dioxyde de carbone mais, avec l’augmentation des émissions, leur réchauffement les rend plus acides et provoque des « vagues de chaleur océaniques » plus intenses qui, non seulement font souffrir les écosystèmes marins mais perturbent aussi les courants marins, ce qui à son tour favorise des phénomènes climatiques extrêmes sur terre.

Pour les auteurs du rapport, l’évolution des océans est si lente que certains de ces bouleversements vont inévitablement s’intensifier dans les siècles à venir, même si le monde arrêtait du jour au lendemain d’émettre le moindre gaz à effet de serre. Et si les émissions continuent d’augmenter, les conséquences risquent de s’aggraver si rapidement que les sociétés à travers le monde ne seront plus en mesure de réagir à temps et les premières victimes en seront les communautés les plus pauvres et les plus vulnérables.

« Dans un scénario à émissions élevées, la probabilité d’avoir une prise raisonnable sur les événements devient plus faible », dit un autre auteur du rapport, Matthias Garschagen, titulaire de la chaire de géographie humaine à l’université LMU de Munich. « Les systèmes évoluent dans l’histoire récente d’une manière dont ils n’ont jamais évolué auparavant. »

(Avec Reuters)

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Source: Yahoo actualités

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