Cohabitation polynésienne, version Tematai Legayic
Le député de la Polynésie française, accessoirement représentant à l’assemblée locale, Tematai Legayic, trouve « intéressant » le jeu de pouvoirs qui se trame actuellement entre Tarahoi et l’ancienne caserne coloniale. Une drôle de cohabitation qui ne fait pourtant pas avancer le schmilblick…
Interrogé sur les ondes de Polynésie la 1ère, le jeune parlementaire du Tavini huiraatira s’est lancé, une fois de plus, dans une explication pour le moins démagogique et sans réelle saveur quant à l’état des relations entre les deux plus hautes personnalités du Pays, à savoir Moetai Brotherson et Antony Géros. Mais il n’a pas démenti pour autant les frictions palpables entre ces deux personnages qui, en fin de compte, se disputent déjà l’héritage d’Oscar Temaru…
A ses yeux, en effet, c’est le signe que notre « jeune démocratie » fonctionne bien, tant l’exécutif comme le législatif « vont jusqu’au bout des pouvoirs qui leur sont donnés », a t-il argué.
Tematai Legayic dit également se rappeler, « il y a vingt ans » – apparemment très précoce dans son analyse politique, il n’avait que trois ans ! – comment l’assemblée était « à la main de l’exécutif ». D’autres auraient dit « à la botte »…mais passons!
Plus récemment encore, le député semble regretter que sous le précédent gouvernement d’Edouard Fritch, seulement 5% des textes étaient proposés par des élus de l’assemblée, contre 95% provenant de l’exécutif dont c’est pourtant la vocation première.
Aussi, dans son programme politique pour la mandature 2023-2028, le Tavini huiraatira s’est engagé à inverser la tendance. Encore une promesse qui tarde à se matérialiser. Et nous aurions même envie de dire à Monsieur Legayic qu’à chaque fois qu’un de ses collègues souhaite innover, il est prié de rentrer dans le rang. On l’a bien vu avec Hinamoeura Cross-Morgant qui voulait limiter à deux le mandat des élus de l’APF. Elle s’est faite littéralement lyncher en public au prétexte d’avoir voulu « jouer perso » sans en référer au comité de majorité.
En attendant, Tarahoi tourne au ralenti. Un mois de janvier pour rien. Ni le gouvernement, ni l’assemblée, ne semble pressé de produire des textes pour réformer le pays et améliorer le quotidien des Polynésiens.