Compte rendu du conseil des ministres du 19 mars 2025

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Le conseil des ministres s’est tenu exceptionnellement sur l’île de Raiatea, dans la commune de Tumara’a, pour examiner les dossiers suivants.

Inflation de 1,4% sur les produits alimentaires en février 2025

En février 2025, l’indice général des prix à la consommation augmente de 0,2 % et s’établit à 112,36. Cette hausse s’explique par l’augmentation des prix des produits alimentaires (+ 1,4 %), des assurances (+ 0,6 %) et des loyers réels d’habitation (+ 0,4 %). Entre février 2024 et février 2025, l’indice général augmente de 1,8 %. En moyenne sur les douze derniers mois, sa variation est de + 1,4 %. 

L’indice ouvrier augmente plus fortement : + 0,4 % en février 2025, soit + 2,1 % en glissement sur douze mois. 

L’index des loyers privés (ILP) s’établit à 111,38 ce mois-ci. Entre février 2024 et février 2025, l’ILP est en hausse de 1,5 %. L’index des loyers commerciaux (ILC) s’établit à 114,05. Entre février 2024 et février 2025, l’ILC est en hausse de 1,3 % (source ISPF). 

Evolutions détaillées 

L’évolution de l’indice des prix à la consommation au cours du mois de février s’explique par la hausse des prix des produits alimentaires (+ 1,4 %) dont l’augmentation des prix des produits de la mer (+ 6,6 %), des prix des viandes (+ 0,8 %) et des prix des pains et céréales (+ 0,9 %). Le prix des assurances augmente aussi (+ 0,6 %) et particulièrement le prix des assurances vie et décès (+ 2,8 %). Les prix sont également en hausse pour les loyers réels des locataires (+ 0,4 %). 

A l’inverse, le prix des voitures particulières baisse de 1,4 % et le prix du transport aérien de voyageurs diminue de 3,3 %. 

Comparaison de l’indice des prix à la consommation de Polynésie française avec celui de la France 

Variation de l’indice des prix à la consommation 

Décembre 2024 

Janvier 2025 

Février 2025 

France  

Polynésie française 

France 

Polynésie française  

France 

Polynésie française  

Glissement sur 12 mois 

1,3 

1,4 

1,7 

1,6 

0,8 

1,8 

Référence : https://www.ispf.pf/publication : Indice des prix à la consommation – Note mensuelle – février 2025. 

Présentation du Tiaki Moana Summit et Workshop, Young Pacific Leader et Te Reo o te Moana 

Le conseil des ministres a affirmé son soutien aux trois événements régionaux majeurs dédiés à la préservation des ressources marines et à l’engagement des jeunes leaders du Pacifique :  Tiaki Moana, Young Pacific Leaders et Te Reo o Te Moana.

Ces événements se dérouleront du 24 au 28 mars 2025 entre Tahiti et Moorea, avec pour objectif de célébrer la culture pacifique et de promouvoir la préservation de l’environnement marin. 

Le conseil a souligné l’importance de ces manifestations pour la sauvegarde des écosystèmes marins, la revitalisation des langues et traditions pacifiques, ainsi que pour encourager le leadership des jeunes dans le développement durable de leurs communautés. Ces événements régionaux inviteront et intégreront des acteurs de tout le Pacifique, tels que des scientifiques, des représentants des communautés, des associations, et d’autres acteurs engagés pour la protection des océans. 

Pêche interdite dans la Zone réglementée (ZPR) de Tautira jusqu’en mars 2027

Le conseil des ministres a acté la prolongation de l’interdiction de la pêche sur l’ensemble des secteurs 1 « Tahunatara » et 3 « Vaionifa » de la zone de pêche réglementée (ZPR) de Tautira. Cette décision, prise en concertation avec le comité de gestion de la ZPR de Tautira, sera en vigueur jusqu’au 15 mars 2027 inclus.

Ainsi, tout type de pêche, qu’elle soit professionnelle ou de loisir, demeure formellement interdit dans ces secteurs. Cette mesure s’inscrit dans un effort de préservation des ressources maritimes et de la biodiversité locale, afin d’assurer un avenir durable pour les zones protégées. 

Le gouvernement rappelle l’importance de respecter ces régulations pour garantir la pérennité des écosystèmes marins de la ZPR de Tautira. 

 Subventions en faveur de trois lycées 

Sur proposition du ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur, et de la Culture, le Conseil des ministres a adopté l’octroi de subventions en fonctionnement, en faveur de lycées, d’un montant total de 2 790 000 F CFP.

Les subventions ont été réparties comme suit : 

Lycées 

Subventions et aides financières 

Montants 

Lycée professionnel de Mahina 

Attribution d’une subvention de fonctionnement pour financier le fonctionnement de la mission pour la persévérance scolaire sur la période de janvier à juin 2025 

1 320 000 

Lycée polyvalent de Taravao 

Attribution d’une subvention de fonctionnement pour financer le fonctionnement de la mission pour la persévérance scolaire sur la période de janvier à juin 2025 

1 320 000 

Lycée polyvalent Tuianu Le Gayic 

Attribution d’une subvention de fonctionnement pour financer le fonctionnement de la mission pour la persévérance scolaire sur la période de janvier à juin 2025 

150 000 

 

TOTAUX 

2 790 000 

Portabilité des fonds d’archives d’état civil 118 W et 151 W, librement communicables 

Initié en 2012, le ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Culture poursuit la finalisation du programme de portabilité des archives d’état civil librement communicables dans les communes de Polynésie française. Ce programme vise à fournir aux communes polynésiennes des supports numériques regroupant des archives librement communicables, ainsi que les cahiers de revendications foncières tōmite fenua. Depuis 2023, 19 communes, dont récemment Nuku Hiva ont reçu ces supports. Aujourd’hui, la commune de Tumara’a et sa commune associée de Tevaito’a bénéficient désormais de ces données, ce qui porte le total à 20. Ce projet, doit encore couvrir 27 communes ou communes associées avant son achèvement. 

Demande de changement de dénomination du lycée professionnel de Uturoa par l’appellation « Lycée professionnel Hiti-Ā-Tea » 

Par correspondance, le lycée professionnel de Uturoa sollicitait, auprès du ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Culture, la modification de son appellation. Cette modification confèrera à l’établissement une identité solidement ancrée dans sa culture, tout en mettant en lumière les valeurs qu’il prône. Au surplus, elle vient renforcer le sentiment d’appartenance, développer la cohésion et la fierté d’appartenir à cet établissement. Le lycée professionnel de Uturoa, portera désormais le nom de « Lycée professionnel Hiti-Ā-Tea ». 

Projets du Service de l’artisanat traditionnel à Ra’iātea pour l’année 2025 

Le Service de l’artisanat traditionnel – Te Pū ‘ohipa rima’ī accompagne les artisans traditionnels au quotidien. Le secteur compte environ 2 500 artisans recensés, dont la moitié est enregistrée dans les îles autres que Tahiti et Moorea. 

Pour l’année 2025, plusieurs projets sont en cours ou à venir dans l’archipel des Îles Sous-le-Vent, et notamment à Ra’iātea, où 190 artisans traditionnels sont recensés auprès du Service référent.

Parmi ces projets, il est prévu notamment de :  

  • Poursuivre la démarche de consultation du secteur dans les archipels pour définir son schéma directeur 2025-2030. Après une mission très fructueuse aux Australes en février, la délégation s’est rendue à Ra’iātea du 11 au 14 mars. Elle a permis de rencontrer de nombreux artisans traditionnels, d’approfondir certaines problématiques avec eux et d’informer plus largement les artisans traditionnels tant sur la démarche en cours que sur les dispositifs existants. Par ailleurs, de nombreux référents de l’île ont été consultés sur leur connaissance et leur vision du secteur et de ses liens avec l’agriculture, le tourisme, l’éducation, etc.  
  • Organiser le diagnostic des Fare Artisanat, car ces derniers jouent un rôle clé dans la commercialisation des produits. Or, il existe une grande hétérogénéité en matière de gestion, de modalités d’occupation et de performance économique. Ainsi, une étude approfondie est nécessaire pour établir, d’une part, une cartographie de l’existant et, d’autre part, définir des recommandations quant à leur exploitation. La mission prévoit notamment qu’un prestataire se rende à Ra’iātea pour étudier le Fare du Quai de Uturoa. 
  • Mettre en place les formations générales demandées par les artisans de Ra’iātea. Un organisme de formation local a donc été sollicité pour des sessions en techniques de vente, communication et anglais, qui pourront bénéficier aux artisans traditionnels recensés sur l’île au mois d’avril. 

 Présentation de la carte des formations générales et techniques dédiée aux artisans traditionnels pour l’année 2025 

Le Service de l’artisanat traditionnel – Te Pū ‘ohipa rima’ī a développé un programme de formations techniques et générales pour l’année 2025. Il s’inscrit dans les missions du Service et dans les objectifs de professionnalisation et de développement du secteur de l’artisanat traditionnel. 

Depuis 2022, des formations générales et techniques ont été mises en place à destination des artisans traditionnels avec pour objectif de leur permettre de gagner en compétences. Elles ont bénéficié à 493 artisans traditionnels depuis leur mise en place en 2022. 

Sur plus 2 500 artisans recensés sur l’ensemble du pays, près de 50 % exercent dans les îles autres que Tahiti et Moorea. C’est pourquoi le Service a veillé à ce qu’une partie du programme des formations générales soit réalisée dans les archipels afin de proposer des formations au plus près des artisans. Ces derniers auront accès aux thématiques suivantes : comptabilité/gestion, techniques de vente/négociation, ouvrir une patente, anglais et communication. Les sessions sont gratuites, et les inscriptions se feront auprès du service avec 10 à 15 participants au maximum par session.  

Les îles identifiées sont les suivantes : Rurutu, Ua Pou et Ra’iātea. Les artisans des Tuamotu seront formés à Tahiti à l’occasion des 10 ans de leur salon, ainsi que les artisans du Heiva rima’ī, dont une partie vient des îles. Les artisans de la côte ouest (Teva i uta, Papara et Paea) ainsi que ceux de Taiarapu-Est bénéficieront également de ces formations. De plus, deux formations s’ajoutent à ce programme en 2025 : accompagnement à l’export et porteur de projet, afin de poursuivre le renforcement des compétences du secteur.  

Après des sessions de formations organisées en 2023, le service remet également en place cette année des formations à destination des membres de bureau des organismes associatifs, très présents dans le secteur, pour contribuer à leur professionnalisation. Les organismes qui sollicitent régulièrement des subventions, sont prioritaires sur ces formats, dans un objectif de bonne gestion de leur structure et de leurs projets.  

Les formations techniques quant à elles sont organisées dans les îles sur demande des associations et structures de l’archipel. Elles peuvent aussi avoir été identifiées comme prioritaires par le Service de l’artisanat traditionnel – Te Pū ‘ohipa rima’ī.  

Six (6) formations techniques sont ainsi mises en place cette année :  

  • Tressage du raraga mātua à Makemo (Tuamotu) ; 
  • Sculpture sur pierre à Anaa (Tuamotu) ;  
  • Préparation et tressage du nape à Fatu Hiva (Marquises) ; 
  • Sculpture sur bois et gravure à Rurutu (Australes) ;  
  • Préparation du pūrau et fabrication du more à Tahiti et Huahine.   

Ainsi, le budget total de ce programme de formations pour l’année 2025 est 7 395 406 F CFP TTC, hors formations complémentaires en anglais pour les artisans du terminal de croisière, qui restent à définir.  

Ce programme pourra bénéficier à plus de 400 artisans traditionnels cette année, sous réserve des inscriptions, et permet de répondre aux attentes, besoins et enjeux du secteur. 

 Nouvelle prorogation des délégations de service public des fédérations sportives 

Le conseil des ministres a approuvé une prorogation des délégations de service public accordées aux fédérations sportives jusqu’au 31 décembre 2025. 

Pour rappel, les fédérations sportives ont bénéficié d’une délégation de service public, dont la durée avait fait l’objet d’une prorogation jusqu’au 30 avril 2025, pour leur permettre de poursuivre l’exécution de leurs missions de service public, dans un contexte marqué par une procédure contentieuse devant le Conseil d’Etat de la réforme de la délibération n°99-176 APF du 16 octobre 1999 relative à la promotion des activités physiques et sportives en Polynésie française.  

Cette nouvelle prorogation jusqu’au 31 décembre 2025 concerne 35 fédérations sportives polynésiennes afin de leur permettre  d’assurer la continuité des missions de service public déléguées durant cette période  mais également, de candidater pour la campagne de subvention de 2025. 

Cette prorogation s’inscrit dans une démarche transitoire suite à la réforme initiée par la loi du pays du 10 mars 2025 modifiant la délibération cadre du sport de 1999 citée précédemment, et notamment le volet concernant les délégations de service public octroyées aux fédérations sportives.  

Une fois la campagne de subvention de 2025 terminée, et après instruction des candidatures, des délégations pourront ainsi être délivrées aux fédérations avant la fin de l’année 2025 pour une mise en œuvre des missions de service relevant de ces délégations et des contrats de délégation de service publics afférents à partir du 1er janvier 2026 et pour une durée de 6 ans.  

Liste des substances et méthodes interdites en matière de lutte contre le dopage 

En application de l’article LP 11 de la loi du pays du 26 décembre 2024 relative à la lutte contre le dopage, le conseil des ministres a adopté l’arrêté relatif à la liste des substances et méthodes interdites en matière de lutte contre le dopage. 

Cette liste, disponible sur le site internet de la Direction de la jeunesse et des sports, est identique à celle annexée au CMA (Code Mondial Antidopage), conformément aux engagements pris par la France dans le cadre de la convention internationale de lutte contre le dopage signée sous l’égide de l’UNESCO et adoptée à Paris le 19 octobre 2005. Cette nouvelle réglementation antidopage vise à protéger les droits fondamentaux des sportifs de participer à des activités exemptes de dopage.  

Le site internet de la Direction de la Jeunesse et des Sports (DJS) s’est également doté d’une section dédiée, intitulée « Lutte contre le dopage », et dans laquelle sont publiés les risques sanitaires et éthiques, les sanctions prévues mais également une base de ressources documentaires.  

En sus de cette liste désormais publique et accessible à tous, des campagnes d’information, des outils pratiques et des formations ciblées continueront à être proposés aux clubs et fédérations sportives afin d’informer et éduquer les sportifs et leurs encadrants sur les dangers du dopage et leurs conséquences en matière de santé et d’équité. Des programmes éducatifs dans les écoles et des initiatives locales permettront également d’ancrer ces principes de prévention au cœur de la société, puisque la lutte contre le dopage est l’affaire de tous et ne concerne pas uniquement les sportifs de haut niveau ou ceux participant à des compétitions.  

Pour rappel, les premiers contrôles seront opérés de manière inopinée en 2025, et un réseau de préleveurs indépendants sera mis en place via un partenariat avec l’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD) pour effectuer ces contrôles de manière rigoureuse, conformément aux exigences du CMA. Ces contrôles viseront les compétitions locales organisées sous l’égide des fédérations sportives délégataires. 

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