Conférence « historique » sur les actes pédophiles au sein du Clergé
L’Eglise catholique « entendra le cri des enfants en quête de justice », a promis jeudi le pape François à l’ouverture d’une conférence historique sur les actes pédophiles commis par des membres du clergé.
Les victimes et les fidèles n’attendent pas seulement des condamnations, mais méritent des « mesures concrètes et efficaces », a-t-il souligné dans une brève déclaration, ajoutant que le « mal » des actes pédophiles devait céder la place à la compréhension et la purification.
« Nous avons, nous, évêques, infligé des blessures aux victimes », a ensuite reconnu le cardinal philippin Luis Tagle, qui a fondu en larmes en lisant son discours.
Cette conférence sans précédent, qui s’achèvera dimanche, rassemble les présidents des conférences épiscopales, des membres de l’administration vaticane, des experts et des représentants des ordres religieux. Ils doivent réfléchir aux moyens à mettre en oeuvre pour « prévenir les abus contre les mineurs et les adultes vulnérables ».
Une liste de vingt-et-une « pistes de réflexion » a été dressée par le pape François. Il souhaite notamment que chaque diocèse dispose d’une « feuille de route » qui lui permette de réagir lorsque des cas d’actes pédophiles sont révélés.
Dans les rangs des victimes, les opinions divergent sur l’intérêt de cette conférence, certains faisant par de leur optimisme tandis que d’autres déplorent la tardiveté de la réaction du clergé.
« Etablir cette feuille de route après si longtemps, c’est risible », a juge Peter Isely, qui fut agressé par un prêtre alors qu’il n’était encore qu’un enfant et qui dirige désormais l’Ending Clergy Abuse, un groupe de défense de victimes.
La hiérarchie catholique a été mise en cause à de multiples reprises, ces vingt dernières années, pour sa gestion des scandales de pédophilie, lorsqu’il est apparu que des prêtres coupables d’agressions au cours des années ou des décennies précédentes avaient été mutés de paroisse en paroisse au lieu d’être défroqués ou confiés à des institutions civiles.
Le pape a décidé de convoquer cette réunion en septembre, sur les conseils de son entourage. Il a justifié le mois dernier sa décision en déclarant à la presse que certains évêques ne connaissaient toujours pas pleinement les procédures à mettre en oeuvre pour protéger les mineurs au sein de l’Eglise et pour agir en cas d’abus sexuels.
(Philip Pullella, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Tangi Salaün)
Source: Yahoo actualités