Coronavirus: le Pays tape fort avec son Plan de sauvegarde économique
Par la voix de son vice-président, Teva Rohfritsch, le gouvernement de la Polynésie française a rendu public, ce lundi matin, une batterie de mesures économiques et financières visant à amortir le choc créé par la propagation du coronavirus.
Tout faire pour que l’économie polynésienne pâtisse le moins possible des conséquences de la grave crise sanitaire mondiale à laquelle le fenua n’échappe pas! C’est en quelque sorte la réponse aujourd’hui apportée par le pouvoir exécutif local entièrement mobilisé à cette tâche.
Sur le plan sanitaire, beaucoup a déjà été fait, allant jusqu’au confinement de la population effectif depuis samedi matin. La circulation du Covic-19 étant réduite à sa plus simple expression, du moins l’espère t-on…, il est temps de passer à la seconde étape, c’est à dire la sauvegarde des emplois des salariés comme des patentés, le soutien aux entreprises ainsi qu’aux familles déjà précisées.
C’est donc dans ce cadre que s’inscrit le Plan de sauvegarde économique dont le coût final n’a pas encore été dévoilé. Mais compte tenu de son ampleur, on peut imaginer qu’il coûtera des milliards de francs pacifique, certainement plus d’une dizaine. Avec une question qui devient de plus en plus pesante: les Polynésiens devront-ils s’assumer ou bien, peut-on (légitimement) espérer une main secourable apportée par la mère Patrie. Sur ce point, c’est le silence absolu!
Le plan exposé ce matin tient principalement en quatre grands points:
Tout d’abord, la préservation des emplois et de la trésorerie des entreprises. Plusieurs exemples: moratoire sur les cotisations patronales, exonération de la DSPE 2020 dans la perliculture ou encore, modifications à venir du Code du Travail pour s’adapter au contexte actuel.
Ensuite, un soutien financier et bancaire. Là encore, on parle de moratoire bancaire. Entreprises comme particuliers devront de rapprocher de leurs banques pour trouver des accords.
Par ailleurs, et plus important que tout, un soutien aux salariés et patentés avec notamment la création d’un revenu exceptionnel de solidarité, sous la forme d’une allocation de 100 000 Fcfp pendant trois mois pour les salariés en suspension de contrat de travail. Ce revenu s’adresse également aux patentés ayant été contraints d’arrêter leur activité. Il est question également de placer sous le régime des PPN (Produits de première nécessité) l’ensemble des matériels de protection individuelle (gants, masques etc)
Enfin, le Pays n’oublie pas le sort des familles en difficulté dont le quotidien a été bouleversé par l’arrivée du coronavirus. A leur attention, il est prévu la création d’un « CAE solidaire ». Avec à la clé le versement d’une somme forfaitaire de 50 000 Fcfp. Autre exemple d’intervention, celle en faveur des cantines scolaires. En outre, l’allocation familiale RSPF sera portée à 15 000 Fcfp pendant trois mois alors que les locataires OPH se verront offrir une suspension du versement de leur loyer pendant trois mois.