Cruelle désillusion pour le XV tricolore éliminé par l’Afrique du sud
Le rêve s’est évanoui. Le XV de France a vécu une immense déception en se faisant sortir dès les quarts de finale de « sa » Coupe du monde, dimanche, face à l’Afrique du Sud (29-28), au terme d’un match d’une incroyable intensité.
Comme en 1991, comme en 2015, comme en 2019, les Bleus ont trébuché avant le dernier carré. Les Springboks, tenants du titre, affronteront , eux, l’Angleterre, samedi, en demi-finale.
« Nous sommes très tristes ce soir. On a tout donné pour gagner. On savait que ça allait être un match serré et qu’il faudrait marquer à chaque occasion mais malheureusement on n’a pas pu le faire », a pesté le manager Raphaël Ibanez.
« Nous avons eu des occasions, ils ont été pragmatiques (…) On doit se relever, se tenir debout et aller au prochain combat », a-t-il ajouté.
Las, les coéquipiers d’Antoine Dupont, casqué pour son retour trois semaines seulement après son opération d’une fracture maxillo-zygomatique, sont tombés sur un os en forme de Boks.
« C’est compliqué de savoir quoi dire. Quand on voit le match, je pense qu’il y avait vraiment la place. C’était un beau match de rugby entre deux belles équipes qui se sont rendu coup pour coup », a expliqué l’ouvreur Matthieu Jalibert. « Aujourd’hui, il y a de la déception, de la frustration… On est déçus », a-t-il poursuivi.
A l’expérience, les champions du monde en titre, terribles de pragmatisme, ont su profiter des erreurs de leurs hôtes pour inscrire trois essais en première période, par les ailiers Kurt Lee Arendse (8e) et Cheslin Kolbe (26e) puis par le centre Damian de Allende (18e).
Un quatrième par le colossal deuxième ligne Eben Etzebeth (67e) leur a permis de repasser devant les Bleus, en tête à la mi-temps, et a envoyé les Springboks vers leur sixième demi-finale en huit participations.
Absents en 1987 et en 1991, les triples vainqueurs de l’épreuve n’ont buté en quart qu’à deux reprises: en 2003 contre la Nouvelle-Zélande (29-9) puis en 2011 devant l’Australie (11-9).
Et même les Bleus n’ont pas su arrêter la machine sud-africaine. Le rouleau compresseur mis en place par Rassie Erasmus et Jacques Nienaber a épuisé ses adversaires comme souvent.
Dommage. Avec des joueurs du calibre du capitaine et demi de mêlée Antoine Dupont, encore une fois magnifique dans son rôle d’accélérateur de jeu, ou encore le troisième ligne Charles Ollivon (9 plaquages), le deuxième ligne Cameron Woki (4 plaquages), les Bleus semblaient armés pour aller chercher une première couronne mondiale.
Les Toulousains (Dupont, Ramos, Baille, Flament…), champions de France, et les Rochelais (Alldritt, Atonio, Wardi…), champions d’Europe, avaient pourtant habitué leurs supporters à tout rafler.
Mais les Sud-Africains, pourtant réduits un temps à quatorze après un carton jaune d’Etzebeth (40e), ont remporté le bras de fer malgré des prestations XXL également du talonneur Peato Mauvaka, dans tous les bons coups, ou du pilier Cyril Baille, auteur d’un doublé (4e, 29e).
A contrario, les ailiers Louis Bielle-Biarrey, ciblé par les ballons hauts sud-africains, et Damian Penaud, en errance défensive, ont été plus à la peine.
L’arbitrage du Néo-Zélandais Ben O’Keeffe a parfois surpris mais les Bleus ont commis trop d’erreurs pour y croire véritablement. Maintenant, il va falloir digérer cette terrible déconvenue, en s’appuyant sur les champions du monde U20, sacrés cet été… en Afrique du Sud, ou la naturalisation du géant de Toulouse Emmanuel Meafou, et toujours sur Galthié, sous contrat jusqu’en 2028.
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source: Yahoo actualités