De Tati à GIFI, la fin d’une époque
En juillet dernier, le distributeur annonçait la quasi-disparition de la mythique enseigne. Il donne désormais plus de détails et affiche comme priorité le maintien de l’emploi.
C’est définitivement la fin d’une époque pour Tati. En juillet dernier, Philippe Ginestet, le président du groupe GPG, propriétaire de Gifi et Tati, annonçait que treize magasins Tati allaient fermer et que la centaine d’autres de l’enseigne au vichy rose allait passer sous pavillon Gifi.
Propriété du groupe Eram depuis 2004 après avoir été fondée en 1948 par Jules Ouaki, l’enseigne en difficulté avait mise en vente en mars 2017 puis placée en redressement judiciaire. Le groupe GPG avait été alors choisi pour reprendre les 109 magasins et 1.428 salariés, avec la promesse de maintenir l’enseigne Tati. Mais les pertes de l’entité Tati ont été trop importantes en 2018 selon Philippe Ginestet. En 2019, elles devraient encore se creuser pour atteindre 50 millions d’euros, et ce malgré 150 millions d’euros d’investissements selon GPG.
« Malgré ce plan de redressement important, la clientèle n’est pas revenue. A la crise du textile qui sévit depuis 2008 avec une concurrence accrue sur les petits prix, se sont ajoutées des difficultés structurelles découvertes au moment de la reprise: des stocks en inadéquation avec la demande, une image de marque plus dégradée que prévue, des départs volontaires, l’obligation de mettre en place un nouveau système d’information », explique Thierry Boukhari, directeur général délégué du Groupe Tati.
Réorienter certains magasins vers le déstockage
Aujourd’hui, GPG précise son plan avec une priorité mise en avant: « l’emploi ». Concrètement, 49 magasins et leurs équipes (430 emplois) en région sont intégrés sous l’enseigne Gifi à horizon 2019 et 2020. « Les tests réalisés récemment montrent que le chiffre d’affaires augmente de plus de 60% en moyenne sur les magasins transférés », justifie le groupe.
L’enseigne Tati sera recentrée sur le magasin historique de Paris Barbès avec comme objectif un retour à l’équilibre d’exploitation en 2022. « La fin d’exploitation de plusieurs magasins Tati en région parisienne devrait entraîner un transfert des clients fidèles à la marque vers Barbès », ajoute GPG.
Le groupe entend également « accompagner la réorientation commerciale progressive de 30 magasins Tati vers une offre de déstockage portée par Tati Diffusion, puis à terme, par un collectif de managers ». Il s’agit de monter un modèle de déstockage de produits d’équipement, de la personne, de la maison et de l’alimentaire en cycle court. « Jusqu’à la création d’une nouvelle enseigne en 2020, les 30 magasins concernés continueront d’être exploités sous la marque Tati », peut-on lire dans le communiqué.
25 magasins mis en vente
GPG va ensuite chercher des repreneurs pour 25 magasins. « Plusieurs pistes sont à l’étude. Ces magasins sont trop proches du réseau Gifi pour être basculés sous enseigne Gifi. Une offre de reprise a déjà été faite par Trafic (leader du discount dans le textile en Belgique) sur deux de ces magasins (Charleville-Mézières et Longwy) et les représentants du personnel sont actuellement consultés sur cette offre ».
« Nous mettons tout en œuvre pour trouver des solutions rapides. Les repreneurs exerçant la même activité et permettant le transfert de l’intégralité des contrats de travail seront favorisés », précise Thierry Boukhari.
Enfin, « 13 magasins qui affichent des pertes durables et ne peuvent ni être basculés sous enseigne Gifi en raison de leur proximité, ni faire l’objet d’une réorientation commerciale, devraient être fermés, sauf à trouver des acquéreurs pour un ou plusieurs de ces magasins ». Un plan de sauvegarde de l’emploi concernant 188 collaborateurs est ainsi en projet. « Les mesures de reclassement interne et externe sont notre priorité », ajoute Thierry Boukhari.