Débat budgétaire: le président Fritch trace le cap pour 2023
Dans son allocution d’ouverture de l’examen du projet de budget 2023, le président Fritch a posé d’emblée l’esprit de ce budget 2023 qu’il a ensuite longuement détaillé.
Le projet de budget 2023 est bâti sur une perspective de stagflation et une hausse raisonnable de 0,5 à 1 point du PIB, avec comme objectifs, souligne le pésident, « de poursuivre la politique gouvernementale en matière de lutte contre l’inflation, afin de protéger le pouvoir d’achat des polynésiens et d’asseoir notre résilience pour consolider les fondamentaux de notre économie. »
« Le triptyque, désormais connu Cohérence – Volontarisme – Réalisme, reste une nouvelle fois notre ligne de conduite, par une évaluation au plus juste des besoins et des capacités de réalisation, l’accompagnement de notre économie, sans oublier les plus nécessiteux, ceux qui sont durement touchés par la crise tout en tenant compte l’environnement macroéconomique dans lequel évolue notre collectivité. » a encore expliqué le président qui a rappelé également les efforts déployés pour lutter contre l’inflation.
Ces mesures qui consistent, pour l’essentiel, soit en des exonérations fiscales à l’importation, soit en des prises en charge partielles par le budget du Pays, ont pesé lourd sur les finances publiques : plus de 20 milliards F CFP ! « Mais la solidarité envers ceux qui, parce qu’ils ont de faibles revenus sont les plus impactés, reste une priorité pour le gouvernement. » a ajouté le président.
Principales caractéristiques du budget 2023
Ce budget primitif s’équilibre en recettes et en dépenses à 162,140 milliards F CFP, soit + 2,44% par rapport au budget primitif 2022 qui était de 158,268 milliards F CFP.
Les recettes de fonctionnement s’établissent à 146,430 milliards F CFP, soit une augmentation de +5,8 %, par rapport au BP 2022.
77% de nos recettes sont fiscales et atteignent un montant de 112 milliards F CFP, soit en progression de 8% par rapport au BP 2022. Les recettes non fiscales sont estimées à 33,6 milliards F CFP
Les dépenses, hors personnel s’élèvent 112,130 milliards F CFP.
71,4 milliards F CFP concernent les dépenses obligatoires, elles sont en progression de 2,5 milliards F CFP. Cela est dû essentiellement à une contraction entre la baisse du remboursement en capital de la dette de 2,85 milliards F CFP et l’augmentation du FIP de 4 milliards F CFP pour atteindre plus de 19 milliards. 19 milliards, un niveau que nous n’avons jamais atteint !
L’annuité totale de la dette s’élève à 16 milliards F CFP.
Les inscriptions budgétaires en section d’investissement s’élèvent à 41,086 milliards F CFP en autorisations de programme (AP), et 35,078 milliards F CFP en crédits de paiement (CP), soit 1,3 milliards de CP en plus par rapport au BP 2022.
Le recours à l’emprunt est limité à 9 milliards F CFP. Ce niveau bas d’emprunt est la volonté du Pays de mettre en œuvre le chantier de désendettement dès 2023, au regard des 14 milliards F CFP au BP 2022, soit une baisse de 5 milliards d’emprunt.
L’ensemble de ces ressources est destiné à financer le remboursement en capital de la dette pour 12 milliards F CFP, et la quote-part, hors Ecritures d’ordre (E/O), des investissements pour 35,078 milliards F CFP dont 9,907 milliards F CFP sont consacrés au plan de relance.
Après avoir décliné les grands axes des différentes politiques sectorielles financées par le budget 2023, et fait un point d’avancement du Plan de Relance dont les objectifs sont en passe d’être atteints, le président a aussi développé le partenariat avec les communes par la mise en application des articles 55, 48 et 43-2 du statut qui permettent au Pays de déléguer certaines compétences aux communes, considérées comme des partenaires majeurs du Pays.
Puis il a conclu en rappelant l’esprit qui anime ce projet de budget, en indiquant que derrière ces chiffres « il y a un projet de société. »
« Mon ambition, vous l’avez compris, est avant tout de préserver la cohésion de notre société. Je veux préserver les fondements de la société polynésienne basés sur l’esprit communautaire, le partage, la solidarité, l’accueil, le respect et la foi. Mon autre ambition est de faire que les fruits de la croissance soient redistribués de manière équitable, de manière à réduire le fossé qui ne cesse de se creuser toujours plus entre ceux qui ont, et ceux qui n’ont pas, ou qui ont moins. Ces valeurs fortes qui fondent notre identité sont aujourd’hui menacées par les effets d’une société à deux vitesses. Je reste convaincu que la préservation de l’unité et de la solidarité, c’est nous attaquer aux ferments de la division, à la fracture et à l’exclusion, qui malheureusement sont présents et qui nous menacent. »
Le président a enfin rappelé cette pensée de Girardin : « Gouverner, c’est prévoir. Ne rien prévoir, ce n’est pas gouverner, c’est courir à sa perte » « Elle reste encore plus d’actualité pour la période de stagflation à avenir annoncée » a conclu le président
source: Gouvernement