Economie et Finances: Brotherson pense avoir trouvé « l’homme de la situation »

Difficile de virer quelqu’un pour aussitôt vanter les mérites de son successeur…c’est pourtant ce qu’à fait le président Brotherson durant la journée de lundi.

Il a beau déclarer qu’il n’est pas du genre à jeter un homme sous les roues d’un autobus, il n’empêche que le chef du gouvernement polynésien brille par sa froideur et son manque de considération. C’est probablement là tout son sens du respect qu’il a voulu ériger en mode de gouvernance !…

Après avoir limogé sans égard sa vice-présidente, Eliane Tevahitua, dont le seul tort aura été de faire de l’ombre au patron, Moetai Brotherson vient de décrocher le second étage de sa dream-team. Et de se rendre compte (enfin!) que son ministre de l’Economie et des Finances (MEF), Tevaiti Pomare, n’était pas au niveau de compétences attendu par la plupart des acteurs économiques. Grand seigneur, le chef ne lui en a pas fait grief pendant quatorze mois, retenant seulement à l’encontre de son jeune protégé un profond manque de concertation.

Pour faire passer la pilule auprès de la population, sa popularité étant plus importante que tout, le président a quand du assurer le service après-vente. En moins de temps qu’il n’en faut, il a donc décroché lundi soir un plateau sur sa chaîne favorite, Polynésie 1ère, pour expliquer ce qu’il attendait du nouveau MEF, Warren Dexter, pendant que celui-ci présentait au même moment sa « feuille de route » sur TNTV.

Juré, craché, le nouveau ministre assure que l’on ne peut pas travailler sereinement sans les entreprises, même s’il reconnaît que « parfois on ne sera pas d’accord sur tout ». Et de remettre sur le tapis le thème central du parti indépendantiste arrivé au pouvoir, à savoir: la lutte contre la vie chère. Bien obligé d’amettre que la suppression du 1% de TVA sociale n’avait rien changé du tout, Warren Dexter semble aujourd’hui convaincu que la cause du mal inflationniste, ce sont les PPN (produits de première nécessité) dont la marge bénéficiaire est strictement encadrée par la puissance publique pour justement contenir les prix. A ses yeux, en effet, l’effet serait contraire, les commerçants étant amenés à se rattraper sur d’autres produits.

Voilà donc le remède miracle du gouvernement pour faire baisser les prix dans nos îles. Attendons de voir…