Edouard Fritch: fermeture des frontières, « au maximum deux mois »
Point-presse, ce mardi matin à la présidence, pour présenter les mesures prises par le gouvernement d’Edouard Fritch après l’annonce d’une fermeture des frontières imposée à compter du mercredi 3 février.
Le Pays ne sera pas confiné. Nous allons pouvoir continuer à vivre sans contraintes. Ou presque…Mais l’absence de touristes – toutes nationalités confondues – au cours des prochaines semaines, risque de coûter très chère à l’économie polynésienne.
Au lendemain de l’intervention surprise du Premier ministre, Jean Castex, le gouvernement d’Edouard Fritch a donc, par souci d’anticipation, planché tout le week-end pour prendre toute la mesure du nouveau contexte sanitaire. « J’ai confiance que la solidarité de l’Etat va fonctionner », a t-il déclaré, sans pour autant minimiser le poids de ses propres responsabilités.
Mais d’emblée, le chef du gouvernement a prévenu: « Cette fermeture ne saurait dépasser trois mois. Au-delà, ce ne seront pas les Covid mutants qui nous tueront, mais la crise économique, le chômage et les faillites » C’est pourquoi le gouvernement va demander à ce que cette mesure en Polynésie dure « au maximum deux mois ». Sans aucune garantie que son voeu soit exaucé…
Sur un plan sanitaire, il convient d’abord de renforcer le cordon sanitaire en vigueur. C’est pourquoi la campagne de vaccination va être intensifiée. Parallèlement, « nous avons les moyens de détecter les virus variants », a voulu rassurer Edouard Fritch. Au titre des mesures nouvelles: une quatorzaine est instaurée pour celles et ceux qui débarqueraient malgré tout à Tahiti-Faa’a, munis d’un motif impérieux. Un isolement strict, en site dédié, et à la charge des visiteurs. « Personne n’y échappera », a ajouté le président. A l’exception toutefois des personnels navigants et des médecins…
Au titre des mesures économiques et sociales, le gouvernement va devoir mobiliser les élus de l’assemblée pour modifier en urgence certains textes réglementaires. Une session extraordinaire est donc convoquée le jeudi 18 février. En outre, l’Etat va être sollicité pour le second prêt garanti d’environ 26 à 27 milliards de Fcfp. Il s’agit également d’améliorer tous les dispositifs en vigueur (Diese, Desetti, CAES) destinés à combler les pertes de revenus des salariés comme des travailleurs indépendants. A en croire le président, le Pays dispose des financements nécessaires.
Le gouvernement entend également soutenir la consommation des ménages. A cette fin, il est prévu une extension de la durée des soldes ainsi que la mise en place de chèques voyages pour les îles en pension de famille. Au registre des divertissements culturels, une alternative au prochain Heiva i Tahiti sera proposée, de même qu’une commande de spectacles sera lancée au profit des personnes en difficultés. Pour les plus fragiles, le président mise sur la multiplication des paniers solidaires et des kits alimentaires en lien avec les communes et les principales associations caritatives. Par ailleurs, les ressortissants du RSPF pourront bénéficier jusqu’en juin 2021 d’une prolongation de leurs allocations familiales à 15 000 Fcfp par mois.
Enfin, le Plan de relance est toujours d’actualité. Il est déjà en partie financé par le budget primitif 2021, en plus des financements à déployer dans les prochains mois.