21 novembre 2024

Etats-Unis: sa réélection en 2020 n’est pas acquise

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Alors que la cote de popularité de Donald Trump a franchi pour la première fois la barre des 45% selon l’institut Gallup et que 46% des Américains interrogés approuvent son action, Corentin Sellin, professeur agrégé d’histoire, spécialiste des Etats-Unis, a estimé mercredi 8 mai sur franceinfo qu’il y avait un « paradoxe ».

 

En effet, même avec « des résultats économiques exceptionnels, le plein emploi, la croissance à 3,2% annuelle », Donald Trump « n’est pas encore arrivé à passer un cap qui est ordinaire pour les présidents des Etats-Unis, c’est-à-dire avoir plus de 50% d’approbation. Il n’est jamais arrivé à franchir ce cap », a-t-il tempéré.

Pour Corentin Sellin, la réélection de Donald Trump en 2020 n’est pas jouée, car « il va falloir qu’il tienne pendant encore dix-sept mois ces excellents chiffres de la croissance et de l’emploi dans une économie étatsunienne très cyclique ».

franceinfo : Avec cette belle popularité, Donald Trump, peut-il se dire que sa réélection en 2020 est dans la poche ?

Non, on est encore très loin du but. Ce qui est incontestable, c’est qu’actuellement il y a une période d’embellie pour Donald Trump dans l’opinion, cependant. Il faut quand même relever un paradoxe, il n’est qu’à 46% [d’approbation de son action] dans le sondage Gallup. Ce qui pour les Etats-Unis est historiquement faible, alors même qu’il a des résultats économiques exceptionnels, le plein emploi, la croissance à 3,2% annuelle. Ce sont vraiment de très bons chiffres. Malgré cela, il n’est pas encore arrivé à passer un cap qui est ordinaire pour les présidents des Etats-Unis, c’est-à-dire avoir plus de 50% d’approbation. Il n’est jamais arrivé à franchir ce cap. Et on se dit que se passe-t-il pour qu’un président avec d’aussi bons résultats soit encore un président qui ne soit pas approuvé par une majorité de la population ?

C’est peut-être une conséquence de la personnalité de Donald Trump ?

Si on creuse un peu dans les sondages, c’est ce qui ressort. C’est impressionnant de voir la stabilité des masses de l’opinion. Il y en a un quart, 25% qui l’approuvent très fortement, qui est fan de Donald Trump et qui le suivrait n’importe où. Il y a un tout petit peu plus de la moitié de la population qui lui est très hostile. Ce qui va jouer en 2020, ce sont les 25% restants qui hésitent. Ils l’approuvent pour l’économie, ils disent qu’il fait un bon boulot, mais sa personnalité…Dans un autre sondage ce week-end de NBC, on voyait une majorité écrasante d’Américains penser qu’il avait menti dans l’enquête russe, qu’il s’était mal comporté. Il y a un doute sur sa personnalité. Ce sont vraiment ces 25% qui ne savent pas trop quoi choisir, ce sont ceux-là qui feront la décision dans dix-sept mois.

Est-ce que sa stratégie diplomatique, ses revers peuvent lui coûter cher ?

C’est certain que si on faisait un bilan, en diplomatie, en politique étrangère, c’est un peu moins bien, la négociation avec la Corée du Nord stagne, sur le dossier iranien, il y a une montée des tensions, mais il faut bien le dire, [Donald] Trump comme ses prédécesseurs ne sera pas jugé sur la diplomatie. Beaucoup d’Américains ne s’intéressent pas à ce qui se passe en dehors de leurs frontières. Par contre ce qui est angoissant pour [Donald Trump], on a presque l’impression qu’il est au zénith un peu trop tôt. Il va falloir qu’il tienne pendant encore 17 mois ces excellents chiffres de la croissance et de l’emploi dans une économie étatsunienne très cyclique.

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