Exploitation d’enfants kurdes pour récolter les noisettes de Ferrero
En Turquie, des migrant·es kurdes, y compris des enfants, s’affairent durant de longues heures dans les champs de noisetiers pour un salaire dérisoire.
La cueillette des noisettes est épuisante. Mehmet Kelecki travaille environ dix heures par jour au sommet d’une montagne turque, sur des pentes très raides, chargé d’un sac de 35 kg de noisettes. Une famille de migrant·es kurdes travaille à ses côtés. Le père de famille secoue les branches des noisetiers, tandis que sa femme et ses enfants ramassent les fruits qui tombent sur le sol. Deux cueilleurs travaillent illégalement: Mustafa et Mohammed ont respectivement 12 et 10 ans, bien en dessous de l’âge minimum pour travailler en Turquie.
Le pays assure 70 % de l’approvisionnement mondial en noisettes. Son plus gros acheteur est la société Ferrero, le fabricant de la célèbre pâte à tartiner Nutella.
Les personnes employées pour la cueillette des noisettes sont souvent kurdes ou originaires des régions pauvres de la Turquie. Elles touchent un maximum de 10 euros par jour, auxquels il faut retirer 10 % de commission.
«Ils font travailler leurs enfants comme des machines», a affirmé Kazim Yaman, copropriétaire du verger. La plupart des exploitant·es doivent payer les enfants, car leurs parents insistent pour qu’ils travaillent. «L’autre jour, j’ai vu le père mettre un sac très lourd sur les épaules de l’enfant. J’ai dit: « Qu’est-ce que tu fais? » Il a répondu: « Laissez-le s’y habituer. »», a ajouté avec regret le fermier.
Ferrero achète environ un tiers de toute la récolte turque, pour produire environ 365.000 tonnes de Nutella chaque année. L’entreprise veut rendre ses noisettes 100 % traçables d’ici à 2020, mais selon son dernier rapport (à paraître prochainement), le chiffre ne s’élève pour le moment qu’à 39 %.
Enginay Akcay fait partie des milliers de petits commerçant·es de noisettes. Il assure que Ferrero ne lui demande pas de (…) Lire la suite sur Slate.fr
Source: Yahoo actualités