Fait nucléaire: rechercher d’autres moyens et méthodes afin de compenser les dommages causés aux Polynésiens
Le président du Pays, Edouard Fritch, et le président de l’Assemblée de la Polynésie française, Gaston Tong Sang, ont participé, mardi matin, en visioconférence depuis la Présidence, à la Commission consultative du suivi des conséquences des essais nucléaires (CCSCEN), dont ils sont membres de plein droit.
Le ministre de la Santé, Jacques Raynal, ainsi que les sénateurs Teva Rohfritsch et Lana Tetuanui et la députée Maina Sage, assistaient également à cette séance.
Cette commission, instaurée en 2010 par la loi de reconnaissance et d’indemnisation des victimes des essais nucléaires, dite loi Morin, est présidée par le ministre des Solidarités et de la Santé et comprend vingt membres. Outre les représentants du Pays précités, il s’agit de parlementaires, de représentants de ministères nationaux, d’associations de la cause et de personnalités scientifiques qualifiées.
Le président Fritch a rappelé que cette commission est importante pour les Polynésiens car elle est le seul tour de table, pour l’heure, Etat, Pays et associations, légalement constitué, pour parler du fait nucléaire.
Les deux thèmes à l’ordre du jour de cette séance étaient le rapport d’activité du CIVEN et le bilan de son président, Alain Christnacht, qui arrive en fin de mandat, ainsi que la restitution d’une expertise collective de l’INSERM sur les conséquences sanitaires des essais nucléaires en Polynésie française.
A cette occasion, le président a tenu à remercier chaleureusement Alain Christnacht de son engagement empli de bienveillance, d’efficacité et d’honnêteté intellectuelle dans son mandat à la présidence du comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (CIVEN).
S’agissant de l’expertise collective de l’INSERM, ont été relevés les points suivants :
- Citant les conclusions du document de synthèse, « … les rares études épidémiologiques sur la Polynésie française ne mettent pas en évidence d’impact majeur des retombées des essais nucléaires sur la santé des populations polynésiennes » ;
- Ces travaux ne permettent pas non plus d’exclure l’existence de conséquences sanitaires ;
- Il demeure des controverses scientifiques notamment sur les méthodologies de calcul des doses.
A cet égard, l’INSERM indique qu’il est possible à chacun de poser des questions aux experts jusqu’au 2 mars 2021 à l’adresse : essais.nucleaires.sante@inserm.fr
Soulignant une fois encore que l’Etat, responsable du fait nucléaire, restait débiteur envers la Polynésie française et devait à tous les Polynésiens vérité, justice et respect, le président Fritch a constaté pour finir : « Vingt-cinq ans après les derniers tirs, alors que les témoins disparaissent, nous devons imaginer à cet instant d’autres moyens et méthodes afin de compenser les dommages causés aux Polynésiens par ces essais atomiques. »
source: Gouvernement