Gaston Tong Sang et son statut vaccinal: « J’assume… »
Ce jeudi matin, à la tribune de l’assemblée de la PF, le président Gaston Tong Sang a dit « assumer pleinement » son choix de ne pas se faire vacciner, tout en réaffirmant son soutien à l’action gouvernementale dans la lutte contre le covid.
L’actuel locataire du perchoir est revenu sur le sujet qui fait polémique après ses déclarations sur une radio communale. En effet, après l’adoption du texte sur l’obligation vaccinale imposée à toutes les personnes en contact direct avec la population, les élus se doivent de montrer l’exemple. Or, Gaston Tong Sang ayant lui-même contracté le virus, il a estimé que son immunité naturelle lui donnait le droit de ne pas recourir aux injections. Ce que naturellement contestent nombre d’opposants…
Aussi, « j’assume pleinement ma prise de position et ne regrette pas de m’être exprimé« , a t-il déclaré ce matin.
Avant d’ajouter: « J’estime que je n’ai trahi personne ; ni mon groupe, ni les instances dirigeantes de mon parti, ni même mes collègues maires. J’ai la conviction profonde que les divergences d’opinions nourrissent la démocratie. J’invite mes détracteurs à s’abstenir d’user de raccourcis douteux qui viseraient à transformer les idées divergentes en défiance politique. Les interprétations sont l’ennemi de la vérité.
(…)
J’ai moi-même, en ma qualité de maire, mis tout en œuvre pour faciliter et favoriser la vaccination de mes administrés volontaires. C’est ainsi qu’à l’heure où je vous parle, en dépit des critiques, des communiqués acerbes émanant de ma propre famille politique, Bora Bora affiche le meilleur taux de couverture vaccinale des Îles-Sous-le-Vent. C’est cela le sens des responsabilités !
Mes responsabilités politiques au sein de notre institution, mais aussi au sein de ma majorité et du parti politique auquel j’appartiens m’ont conduit, le 20 août dernier, à voter en faveur du projet de loi du pays relatif à la vaccination obligatoire dont j’aurais souhaité — il est vrai — un spectre d’application moins étendu.
J’assume et je ne regrette pas ce vote car il témoigne de ma solidarité à l’égard de notre gouvernement et répondait à une logique de parti essentielle au maintien de la stabilité de nos institutions. Ma solidarité à l’égard du gouvernement et mon appartenance politique à mon parti demeurent intactes.
L’adage dit que si deux hommes sont d’accord sur tout c’est qu’un seul des deux pense. Nous sommes tous doués de raison et de bon sens. Je sais, Monsieur le Président, que vous êtes magnanime, enclin au dialogue et attaché à la diversité des opinions.
Ma position n’est pas une posture d’hostilité à l’égard de la vaccination. Je veux réconcilier les hommes ! Ce virus met à l’épreuve notre unité et ne cesse de nous séparer. Il nous isole, nous met en quarantaine, il nous confine, il ferme nos frontières, catégorise et divise les communautés. Il est grand temps de le combattre par notre unité et notre tolérance !
(…)
Je propose que des discussions reprennent activement, dans les plus brefs délais, pour mettre fin à la radicalisation du débat public et pour apaiser les tensions.
Il s’agira d’envisager, à la lumière des dernières données scientifiques et des dernières statistiques vaccinales, une conciliation des notions d’immunité naturelle et d’immunité vaccinale, mais aussi une redéfinition du périmètre d’application de la loi relative à l’obligation vaccinale ».
extraits de son allocution