Géros dans le rôle du pompier pyromane
Plus que jamais, le président de l’assemblée de la Polynésie française, Antony Géros, correspond à la définition de cette « personne qui appelle à résoudre ou qui prétend résoudre une situation problématique qu’elle a causée elle-même, mais sans reconnaître sa responsabilité ».
Depuis la désignation de Moetai Brotherson aux plus hautes fonctions du Pays, ce personnage historique du Tavini huiraatira n’a jamais accepté qu’il soit ainsi relégué au second rang!
Après avoir déjà occupé le perchoir sous la mandature Temaru, puis la fonction de « grand argentier », la caserne coloniale en haut de l’avenue Pouvana’a oopa lui est encore passée sous le nez. Mais Antony Géros n’a pas dit son dernier mot…
Le voilà donc à la manoeuvre, et sous couvert de diriger une assemblée qui « n’est plus une simple chambre d’enregistrement » (dixit l’intéressé), le locataire du perchoir multiplie les crocs-en-jambe, comme si gouverner n’était pas un exercice déjà suffisamment compliqué. Le tout avec la complicité de « Temaru himself », accessoirement beau-père de Moetai, étrangement bien silencieux dans la guéguerre qui se joue actuellement.
Mais là où Antony Géros fait fausse route, comme d’ailleurs le ministre des Finances, c’est lorsqu’il préfère « taxer l’activité et non plus l’individu » dans la perspective d’une nouvelle contribution de solidarité sur les patrimoines immobiliers applicable à compter du 1er janvier 2024.
D’un côté, le numéro 2 du Tavini veut éviter de se mettre à dos une partie de la population au nom de la lutte contre la cherté de la vie, y compris pour celle qui a les moyens de se payer une ou plusieurs maisons totalisant plus de 50 millions de francs pacifique. Mais de l’autre, il prend surtout le risque de froisser les acteurs économiques (commerces, hôtels etc) et autres investisseurs potentiels sans qui la machine va immanquablement se gripper. Au vu de l’effondrement (-8 points en quelques mois seulement) du climat des affaires tel que relevé dernièrement par l’Institut d’émission d’outre-mer, c’est bien parti.
Tout ça, encore faut-il le marteler, parce que le gouvernement a mis la charrue avant les boeufs! En supprimant trop rapidement la « TVA sociale » depuis le 1er octobre, il n’a pas prévu la recette de substitution, à savoir 9 à 11 milliards de Fcfp pour garantir les financements de la PSG. Souvenons-nous que Géros, lui même, avait émis quelques réserves sur une telle décision, et aujourd’hui il entend mettre chacun des décideurs face à ses responsabilités.
Dommage que le principal ordonnateur, le patron de la « dream-team », ne soit pas présent…