Grève de la FRAAP: qui va se déculotter le premier ?
C’est un véritable bras de fer qui se joue depuis vendredi matin entre le principal syndicat de la Fonction publique, la FRAAP, et le président du pays Moetai Brotherson ?
On le sait, les deux parties achoppent sur la question de la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires. Les premiers ayant placé (peut-être?) la barre un peu haute, pour passer de 1060 à 1500 Fcfp la valeur du point, le second étant quant à lui arc-bouté sur un refus catégorique, arguant même que la discussion ne pouvait avoir lieu avant le mois de mars 2025, date de la publication du compte administratif 2024. Et encore…, en présence de toutes les autres organisations syndicales représentatives.
Mais à ce propos, les centrales CSTP-FO, A Ti’a i Mua et autre O oe to oe rima sont bien silencieuses sur le développement du conflit depuis quatre jours maintenant. Cet attentisme ne sent pas très bon pour la FRAAP! Il faut dire que le leader de la première organisation, Patrick Galenon, n’a jamais caché ses accointances avec le pouvoir en place, reniant au passage toutes ses précédentes menaces contre le gouvernement. Ce non ralliement pourrait-il sonner le glas du mouvement en cours ? On peut le penser.
Quant au président Brotherson, il se sent plus fort que jamais. Non pour une question purement budgétaire – on sait tous que le Pays ne peut décemment pas supporter une revalorisation à 11 milliards de Fcfp, même étalée sur plusieurs exercices – mais plutôt pour se poser en chef incontestable de la majorité Tavini. Le président de l’assemblée de la Polynésie française, Tony Géros, a bien tenté, hier, de lui voler la vedette en jouant les conciliateurs, mais il a vite été renvoyé dans ses 22. La majorité des élus ayant clairement réitéré leur soutien au gouvernement pour négocier et donc gérer la crise au mieux. Ce qui constitue un nouveau revers, de taille, pour la FRAAP.
Et comme si cela ne suffisait pas, la Présidence communiquait dans la foulée sur une baisse de participation des fonctionnaires grévistes au mouvement. Une tendance qui reste à confirmer.
Photo: Franceinfo