Impact budgétaire de la crise du Covid-19: près de 12 milliards Fcfp de dépenses engagées
Ce lundi matin, à l’assemblée de la Polynésie française, en réponse à une question orale posée au gouvernement par le représentant non-inscrit, Nuihau Laurey, sur les mesures économiques à mettre en oeuvre après la crise du Covid-19, le vice-président, Teva Rohfritsch, a apporté un certain nombre d’éléments pour le compte du président du Pays absent.
Le premier et non des moindres a trait aux conséquences budgétaires pour le Pays.
Ainsi, le montant total des dépenses engagées s’élève à 11,9 milliards de F CFP à fin juin 2020 et se décomposent de la manière suivante : 2,7 milliards de F CFP en dépenses de santé publique pour l’acquisition de matériels et de fourniture médicales, les frais de dépistage, l’affrètement des avions d’Air Tahiti Nui, chargés de récupérer les matériels médicaux en Chine, l’hébergement des personnes confinées entrant dans le pays et le financement du « plan blanc » du CHpf permettant le rajout de 200 lits médicaux supplémentaires ; 3,1 milliards de F CFP pour la sauvegarde des emplois des salariés; 4,7 milliards pour l’accompagnement des entreprises et 1,4 milliard pour les dispositions sociales, a annoncé Teva Rohfritsch.
Rappelons que le 26 mars dernier, l’assemblée a adopté un collectif budgétaire massif moins deux abstentions. Il a permis de dégager des ressources financières de près de 30 milliards de F CFP, en fonctionnement et en investissement. A peine cinq jours après l’entrée en vigueur des mesures de confinement dans notre pays, l’idée consistait alors à dégager tous les moyens disponibles pour faire face aux dépenses de santé liées à la crise sanitaire, sauvegarder autant que faire se peut les emplois des Polynésiens, renforcer les dispositions sociales pour soutenir les plus fragiles d’entre-nous et enfin accompagner les entreprises et les travailleurs indépendants dont les activités ont été brutalement stoppées, sans perspective de redémarrage à ce moment là.
« Avec la fin des mesures de confinement, l’activité économique intérieure reprend progressivement mais elle demeure très insuffisante, notamment dans les domaines liés au secteur touristique », a encore indiqué le vice-président.
Depuis le mois de mars 2020, des échanges ont lieu avec les hautes autorités nationales aux fins d’obtenir une subvention d’équilibre de nos comptes publics. La réponse de l’État a consisté à octroyer sa garantie pour un prêt via l’AFD à hauteur de 28 milliards de F CFP, destinés à couvrir partiellement les besoins urgents du Pays et les besoins en trésorerie de la CPS. « Le montant du prêt garanti par l’État s’élevant à la moitié des besoins du Pays, je souhaite réaffirmer devant vous mon intention de me battre à Paris pour obtenir du nouveau gouvernement central qui vient d’être installé un accord pour la mise en place d’un second prêt destiné à couvrir les autres besoins urgents de notre Pays », a t-il encore affirmé.
Toujours est-il que le prêt en cours de négociation va permettre au Gouvernement de proposer dans les prochains jours à votre assemblée un collectif budgétaire destiné à rétablir prioritairement les budgets obligatoires de la collectivité, au regard de la réglementation financière. Il sera ainsi proposé de rétablir les crédits du fonds intercommunal de péréquation (FIP), les crédits de rémunération des personnels de l’administration, ainsi qu’une partie des budgets d’intervention du pays. S’agissant de nos capacités d’investissement, « nous négocions actuellement avec les organismes bancaires traditionnels, les crédits d’emprunts prévus au budget primitif 2020, de manière à permettre au Gouvernement de financier une partie de son plan de relance qui vous sera présenté tout prochainement », a t-il conclu.
A partir de la réponse officielle – photo d’archives