Indépendance et autodétermination: « Ce n’est pas la même chose! »

C’est en tous cas ce que prétend le président de la Polynésie française, Moetai Brotherson, invité dimanche soir sur le plateau de la chaîne de télévision Polynésie la 1ère.

On le sait maintenant: le chef de l’exécutif local a réponse à tout. Sur tout ! Il doit de surcroît faire preuve d’un certain « talent » pour déjouer les coups tordus de son meilleur ennemi au sein même de sa propre majorité, Antony Géros.

Aussi, par rapport à la résolution initiée par le président de l’assemblée, l’autorisant à attaquer l’Etat devant les juridictions compétentes si la puissance administrante persistait dans son refus de s’asseoir à la table onusienne du dialogue pour la décolonisation – une initiative aujourd’hui contestée par le haut-commissaire qui vient de déférer le texte devant le tribunal administratif de Papeete – Moetai Brotherson conserve un zen olympien.

« C’est un acte politique qui a été pris (…) Nous savions qu’il n’avait aucune chance d’aboutir », a t-il déclaré sur la chaîne d’information publique.

Mais lui a la solution pour aboutir au but recherché: c’est l’option « dialogue »! Et d’indiquer à la journaliste, Lucille Guichet, que « les choses avancent… » et qu’il entendait en reparler au ministre des Affaires étrangères du gouvernement Bayrou (ndlr: Jean-noël Barrot), pas plus tard que le week-end prochain à Paris.

Dans sa démarche fraternelle, Moetai Brotherson devra surtout convaincre son interlocuteur que « l’indépendance », terme qu’il refuse d’employer, et « l’autodétermination », concept qu’il privilégie davantage, « ce n’est pas la même chose!… » Et après, on s’étonnera que les Polynésiens, dans leur grande majorité, n’ont que faire de ces considérations qui n’apportent rien de concret à leur quotidien.